A cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle, la journée de mardi sera marquée par plusieurs mouvements sociaux. Les internes en médecine manifestent contre une réforme de leur formation, les patrons d'auto-école bloquent la circulation pour dénoncer "l'uberisation" de leur profession et les barrages guyanais sont de nouveau fermés.
Les internes en médecine manifestent.Le principal syndicat d'internes en médecine appelle à la grève mardi. Soutenus par le premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF et des présidents des CNU (conseil national d'université) et de collèges de cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, les internes en médecine réclament notamment l'allongement du temps de formation pour certaines spécialités dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales, censée s'appliquer en novembre prochain.
Les internes sont invités à se rassembler mardi à 16h devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Paris pour contester l'arrêté qui doit être présenté au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser). En province, des rassemblements sont également prévus en matinée dans les halls des CHU.
Opération escargot des patrons d'auto-écoles. Plusieurs dizaines de véhicules d'auto-écoles se regroupaient lundi matin en périphérie de Paris, avant de mener dans la matinée une opération escargot en direction du centre de la capitale. Les patrons d'auto-écoles s'indignent notamment de la dématérialisation de l'inscription au permis de conduire, qui ouvre un peu plus la voie aux opérateurs en ligne et fait avancer leur métier vers une "uberisation".
Outre Paris, où les manifestants convergeront à partir de 08h30 vers le Champ-de-Mars via le périphérique, des actions similaires devaient être menées à Lyon, Marseille, Toulouse et Nantes, à l'appel des deux principaux syndicats du secteur, le CNPA-Education routière et l'Unidec.
Barrages refermés en Guyane. Après un mois de conflit social en Guyane, le collectif "Pou la Gwiyann dékolé" a décidé lundi de poursuivre la mobilisation en refermant les barrages qui avaient été levés pour le week-end. Le collectif qui coordonne le mouvement social a envoyé un protocole d'accord de sept pages au gouvernement dimanche. Sans accord, les barrages resteront fermés.
Renforcement des moyens pour lutter contre l'insécurité, désenclavement de toutes les communes de Guyane, dont certaines sont inaccessibles par la route et n'ont ni eau potable, ni électricité, reconnaissance des peuples autochtones, amélioration des services de santé défaillants et du système scolaire inadapté à une démographie galopante... les manifestants réclament au total plus de 3 milliards d'euros à l'Etat, alors que celui-ci a mis sur la table un plan d'urgence de plus d'un milliard d'euros.
Arrêt du ramassage de déchets à Nantes. Les éboueurs de Nantes ont bloqué l'ensemble des sites de collecte des déchets de la ville, ainsi qu'une usine d'incinération. Ils sont en conflit avec la municipalité sur la réorganisation de leur temps de travail.
Perturbé depuis le 13 mars, le ramassage des déchets à Nantes est au point mort depuis vendredi. Les syndicats FO et CGT protestent contre une réorganisation de la collecte sans concertation selon eux et devant entrer en vigueur au 1er octobre. Cette future organisation acte notamment la fin du principe du fini-parti, qui permettait aux agents de quitter leur travail quand ils ont terminé leur ramassage.
"Coup de gueule" des routiers contre un projet européen. Des militants CGT et FO ont bloqué pendant une heure l'accès au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) pour protester contre un projet européen qui modifierait le temps de travail des routiers. Outre les conducteurs de camions de marchandises, cet appel concerne les coursiers, les ambulanciers, les convoyeurs de fonds, les salariés de la logistique ou du déménagement. Il coïncide avec des actions des patrons d'auto-écoles, notamment à Paris, contre "l'ubérisation" de leur profession.