"Contre personne" mais pour "la paix" et un "cessez-le-feu immédiat" dans le conflit entre Israël et le Hamas : des rassemblements de soutien au peuple palestinien avaient lieu samedi, à Paris où était présent Jean-Luc Mélenchon, et ailleurs en France. Le leader des Insoumis, critiqué depuis le début du conflit pour ne pas avoir qualifié de "terroriste" le Hamas et avoir fustigé une visite en Israël de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, a appelé avant la manifestation parisienne à un "cessez-le-feu" immédiat à Gaza, où se déroule selon lui "un massacre épouvantable" en raison des bombardements israéliens. Au moins un millier de personnes ont quitté à 15H00 la place de la République pour se diriger vers Nation, a constaté l'AFP.
Leila Gharbi, assistante juridique de 46 ans, qui tient un drapeau palestinien, est venue pour que "le génocide cesse" : "Il faut un cessez-le-feu immédiat". À ses côtés, sa fille Inès, étudiante de 21 ans, veut que "la barbarie s'arrête". Keltoum Alouache est venue "pour les enfants de Gaza et de la Palestine". "On est contre personne", précise cette retraitée algérienne de 75 ans, qui tient un drapeau palestinien. "Free Palestine" ("Libérez la Palestine") et "Cessez le feu, halte aux bombes sur les civils !", clament certaines des pancartes.
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Aux côtés de slogans, majoritaires, de soutien à Gaza, d'autres visent Israël tel "État d'Israël assassin, Macron complice", lancé au micro d'un camion du NPA. "Boycott Israël" ou "Israël est un État terroriste !", lit-on aussi sur certaines pancartes.
Cette manifestation, à l'appel d'associations, de syndicats et de partis politiques, n'a pas été interdite par la préfecture de police, qui a rappelé en amont qu'elle ne tolérerait "aucun débordement". Il s'agit de la première mobilisation en soutien au peuple palestinien non-interdite qui n'est pas statique. Un rassemblement a déjà eu lieu jeudi soir à Paris, lui aussi autorisé, avec 2.000 personnes.
"Pas un crime"
D'autres manifestations et rassemblements sont prévus en France, notamment à Bordeaux, Orléans, Rouen ou Nice. À Strasbourg, ils étaient aussi au moins un millier aux cris de "So, so, so, solidarité avec les Gazaouis" ou "Israël terroriste, Macron complice", a constaté l'AFP.
"On est là pour dénoncer le 'génocide' qui se passe à Gaza, le silence du monde et le soutien de Macron au gouvernement israélien", dénonce Fella Lebbihiat, 38 ans, drapeau palestinien en main. Dans la matinée, une marche a réuni dans le calme à Toulouse entre 2.000 personnes, selon la CGT, et "plus de 600", selon la préfecture. Parmi les banderoles: "Israël assassin, Macron complice" ou "Soutenir la Palestine n'est pas un crime". "Je suis venue parce que je trouve que c'est insupportable de voir encore ces images de massacres, mais aussi pour dénoncer la politique de répression des manifestations du gouvernement" français, a déclaré Alberta Nour, étudiante de 23 ans membre du collectif Le Poing Levé.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, plus de 1.400 personnes ont été tuées, selon les autorités israéliennes, en majorité des civils le jour de l'attaque du Hamas et plus de 240 personnes ont été prises en otage. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir " le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza où près de 9.500 personnes, dont 3.900 enfants, ont été tuées, selon un dernier bilan du Hamas samedi.