Condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, puis graciée le 28 décembre par François Hollande, Jacqueline Sauvage est devenue un symbole des femmes victimes de violences domestiques. Elle publie un livre Je voulais juste que ça s'arrête, aux éditions Fayard, à paraître le 2 mars. Selon sa fille Fabienne Marot, ce livre était une étape importante dans la reconstruction de sa mère.
Une reconstruction lente. Pendant 47 ans, Jacqueline Sauvage a été battue par son mari, qui maltraitait aussi leurs enfants et violait ses filles. La veille du meurtre, le fils, Pascal, également victime des violences de son père, s'était suicidé. "Elle se remet doucement", assure-t-elle au micro d'Europe 1 lundi. "Ce qui est bien, c’est qu’on est là autour d’elle. Dès qu’elle a un état d’âme quelconque, on est là pour en parler avec elle. Ce n’était pas le cas avant quand elle était incarcérée", confie la fille. "Sa reconstruction est en train de se faire, tout doucement. Je pense que ça va être assez long quand même", admet-elle.
"Comme une thérapie". Le portrait qui a parfois été tiré d'elle laisse Jacqueline Sauvage amère. "Elle ne veut pas être vue comme une femme qu’elle n’est pas", explique sa fille. D'où cette nécessité de dire sa vérité. "Pour Maman, c’est comme un exutoire, comme une thérapie", juge Fabienne Marot. "Dans ce livre, elle explique ce qu’elle n’a pas su expliquer devant les magistrats, sa façon d’être, le pourquoi du comment… C’est beaucoup plus simple d’écrire quand on est en paix avec soi-même, quand on n’est pas questionnée, quand on n’a pas l’impression d’être jugée. Elle a pu exprimer sa façon d’être, tout ça est écrit noir sur blanc", dit-elle. Fabienne Marot "espère" désormais que "les magistrats prendront le temps de lire son livre".