C'est une méthode plutôt radicale pour lutter contre le dépôt sauvage d'ordures. Arnaud Lécuyer, le maire de Saint-Pôtan, dans les Côtes-d'Armor, a décidé de prendre le problème à bras-le-corps et de faire un exemple en ramenant les déchets à leurs propriétaires...devant chez eux.
Il fouille et trouve une adresse. C'est sur Twitter que l'édile raconte son histoire : "Mardi 1er janvier 2019, en me rendant au point de tri sélectif, j'ai constaté plusieurs dépôts sauvages de déchets", indique-t-il dans un courrier adressé à la famille responsable. "En colère de devoir débuter ainsi cette nouvelle année", Arnaud Lecuyer raconte au Parisien qu'il a décidé de fouiller dans l'amas de cartons et de papier cadeau et d'ordures. C'est alors qu'il tombe sur une facture de pharmacie, et donc une adresse.
"Il s’agissait d’une femme - mais je pense qu’il s’agit d’une résidence familiale - qui n’habite même pas à Saint-Pôtan mais dans une commune limitrophe ! Elle avait volontairement pris sa voiture pour venir poser ça là…", raconte-t-il.
Voilà ce qui arrive quand on fait un dépôt sauvage à #SaintPôtan... pic.twitter.com/kQtfDAxw41
— Arnaud Lécuyer (@alecuyer) January 2, 2019
Réparer l'erreur du "Père Noël". Le lendemain, le maire, remonté, décide de retourner sur les lieux du dépôt sauvage avec une camionnette municipale pour rendre "ces cartons, ce papier cadeau et ces restes de repas tombés du traîneau du Père Noël" à leurs propriétaires. Non sans humour, Arnaud Lécuyer précise dans sa lettre à la famille qu'il fait cela pour "réparer l'erreur [du Père Noël]" et qu'il "a pensé utile de rapporter [votre] bien à domicile (sans frais de port). Une fois sa "hotte" chargé des "cadeaux" déposés sauvagement sur sa commune, le maire se rend à l'adresse indiquée sur la facture.
Passible de 68 euros d'amende. "J’ai sonné, mais personne n’a répondu. J’ai alors tout laissé devant le portail…", raconte-t-il, en y joignant la lettre qu'il a également postée sur son compte Twitter. Message dans lequel le maire a tenu à rappeler les horaires d'ouverture de la déchetterie la plus proche qui se trouve "à 3,7 km de [votre] domicile (merci Google Maps)". L'élu termine sa lettre en rappelant tout de même qu'une personne responsable d'un dépôt sauvage de déchets s'expose à une amende de troisième classe de 68 euros.
Quant à la famille incriminée, le maire assure n'avoir reçu aucune réponse de sa part, avant de glisser dans un sourire : "ils ne recommenceront pas de sitôt".