Pour les universités, la réouverture devra attendre le mois de février. Toujours fermés pour lutter contre la propagation de l'épidémie de coronavirus, les établissements n'ont plus accueilli d'étudiants en présentiel depuis la fin du mois d'octobre. Et du côté des étudiants, beaucoup confient leur lassitude, voire leur abattement, après de longues semaines enfermés chez eux, ainsi que la sensation de voir de précieux moments leur échapper.
Dans la petite cuisine de sa colocation, Malena écoute son professeur de sciences politiques sur l'écran de son ordinateur, posé aux côtés d'une tasse de café tiède et d'une assiette pas débarrassée. Au micro d'Europe 1, la jeune femme confie son mal-être : "Je ne me sens pas bien, je me sens comme dans un bocal."
"Je me sens plus fragile qu'avant"
"Ce qui est difficile, c'est que j'ai l'impression de ne pas faire mon Master", poursuit l'étudiante. "J'ai du mal à suivre. J'ai toujours été une bonne élève, et là, je pense que ça fait deux semaines que je n'ai pas pris de notes dans un cours."
"Triste", Malena a la sensation de "renoncer à des années charnières dans ma vie". Et de conclure : "Je me sens plus fragile qu'avant, alors que j'ai toujours eu un mental d'acier".
Des méthodes pour garder la motivation
Pour tenter d'échapper à la déprime, à chacun sa manière. Dans les 9m2 de sa chambre d'étudiante, Fanny, elle, s'astreint à une discipline quasiment monacale. "Le réveil toujours à la même heure le matin, à 7h30, s'habiller, ne pas rester en pyjama pour ne pas trop trainer, le petit café et après un skype avec mes camarades", décrit-elle.
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Avec ses amis, l'étudiante a décidé de rester en contact tout au long de la journée. Chacun travaille en silence dans son coin, tout en pouvant se voir les uns les autres. "C'est agréable de voir les gens par caméra. De les voir bosser aussi, ça motive", explique Fanny. Et après deux à trois heures de travail, c'est le temps de la pause de 20 minutes, souvent occupée par un épisode d'une série.