Bébel c’était un vrai visage de cinéma, reconnaissable entre tous. C’était aussi un physique. Jean-Paul Belmondo réalisait lui-même ses cascades, sans recourir à des doublures. C’était enfin un rire inimitable. Bertrand Blier, réalisateur, scénariste et écrivain, avait dirigé Jean-Paul Belmondo dans son propre rôle dans Les Acteurs en 1999. Au micro d'Europe 1, il n'a pas caché sa tristesse. "Quand on apprend ce genre de nouvelles, on se sent bizarre, plutôt mal. Il représente le cinéma français, qu'il a porté sur ses épaules pendant longtemps. Il représente la bonne humeur du cinéma français."
"Une marque, un grand frère"
Un sentiment que partage Alexandre Arcady, réalisateur. Il avait tourné le film Hold-Up avec l'acteur. "Il représente d'abord un grand acteur populaire pour nous tous, c'est un exemple. C'est Bébél, c'est Belmondo. C'est une marque, C'est un grand frère. Et moi, en tant que metteur en scène, je n'ai fait qu'un film avec lui et je le regrette. J'aurais voulu en faire plus, mais ça a été une expérience unique, magnifique", se remémore-t-il.
Une envie de rire tout le temps
Ce qui ressort des hommages, c'est la bonne humeur de Jean-Paul Belmondo. "Ce qui était frappant chez Jean-Paul, c'était son envie de rire tout le temps. J'ai tourné une fois dans un film qui s'appelait L'Acteur avec lui. Chaque fois qu'on tournait, on se marrait. Même au moment où il meurt, il commence à se marrer en disant 'Belmondo peut pas mourir d'une manière triste, il faut que les gens se marrent'", raconte Bertrand Blier au micro d'Europe 1.
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Même constat pour Alexandre Arcady qui se rappelle de l'humour de Jean-Paul Belmondo. "Je me souviens des moments incroyables pendant le tournage de Hold Up. D'abord, il était déguisé en clown, ce qui lui plaisait. Il adorait être déguisé. Il adorait prendre toutes les voix, imiter et caricaturer."
"Je n'ai que des souvenirs de rires et d'enthousiasme"
Autre réaction dans le monde du cinéma, celle de Danièle Thompson, la cinéaste et fille du réalisateur Gérard Oury, qui avait dirigé Jean-Paul Belmondo dans le film mythique l’As des as en 1982. Danièle Thompson reste marquée par la complicité entre son père et Bébel. "J'ai le souvenir surtout de la grande amitié qui unissait ces deux hommes qui avaient une très, très grande complicité, qui ont fait ces films ensemble, que tous les Français regardent et regardent de nouveau. Je n'ai que des souvenirs de rires, d'enthousiasme, de travail. Mais c'était surtout cette amitié-là et c'est ce souvenir de cette amitié qui m'émeut beaucoup", explique-t-elle à Europe 1.