Pour de nombreux ménages, le Covid-19 ne représente pas qu'une crise sanitaire, c'est aussi un gros coup porté à leur niveau de vie. Comme le prouvent les chiffres recensés par la Fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel dévoilé mardi, la précarité a explosé en 2020. La crise a créé de nouvelles situations de précarité, bien sûr chez les plus modestes mais aussi, parfois, dans des foyers plus aisés qui se sont retrouvés sans ressources du jour au lendemain. "Je me retrouve dans une situation un petit peu compliquée et proche de la précarité puisque je n'ai plus de revenus", témoigne ainsi Damien Depoutot, un entrepreneur de 51 ans, mardi sur Europe 1.
"La bascule a été hyper rapide"
Cogérant d'une société d'évènementiel dans la région de Rennes, en Bretagne, Damien Depoutot a vu tous ses contrats annulés en mars dernier avec l'arrivée des premières mesures contre le Covid-19. Rapidement, son chiffre d'affaires a fondu. "La bascule a été hyper rapide", se désole-t-il. "Entre novembre, décembre, janvier et février, c'est là que l'on vend énormément de contrats pour les sociétés, les associations et les mairies pour diverses animations qui, pour la plupart, ont lieu de mai à septembre", explique le dirigeant. "Vu la situation, évidemment, mes clients me rappelaient pour me dire d'annuler".
Damien Depoutot raconte le remboursement des acomptes qui a fragilisé la trésorerie de sa société. "Au départ, la société avait un peu de trésorerie. Mais après, elle s'est retrouvée dans une situation où il n'y en avait plus puisqu'on n'avait plus d'évènements, donc on ne rentrait pas d'argent. Il faut savoir que dès le mois de mars, on était à zéro euro de chiffre d'affaires généré par la société. Aujourd'hui, l'entreprise ne peut donc plus me verser de salaire", regrette-t-il.
"On le vit mal psychologiquement"
Pour lui, cette situation a de nombreuses conséquences : "On le vit mal psychologiquement. On est quand même privé de travailler. On a envie de travailler. On a cette angoisse-là de se demander quand est-ce qu'on va pouvoir retravailler ?" L'entrepreneur dit désormais faire très attention à ses finances. "Je regarde tous les jours pour voir si, effectivement, les aides vont enfin tomber afin que je puisse continuer à payer mon loyer et à manger."
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Damien Depoutot a également revu à la baisse ses dépenses : "Je pense que je suis un peu moins généreux avec mon fils qui a 17 ans. Et moi, je fais attention à ne pas trop dépenser au niveau nourriture parce que il faut que j'arrive à ne pas trop pomper dans ces aides pour pouvoir continuer à payer le loyer." "Quand tout fonctionne bien, un loyer à 950 euros, ça se passe bien." À cause de la crise, le père de famille raconte désormais être à la recherche d'un logement avec un loyer "beaucoup moins élevé".