Je n'aime pas le cunnilingus, que faire ?

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Mercredi, dans "Sans rendez-vous", sur Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc nous parle de préliminaires, et tout particulièrement du cunnilingus.

Mercredi, dans Sans rendez-vous, l'émission Santé d'Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc nous parle des préliminaires, et tout particulièrement du cunnilingus.

La question d'Anna, 37 ans

"Je ne suis pas très à l'aise avec le cunnilingus, pourtant mon ami semble adorer ça. Moi je ne sais pas, cela me gène, je trouve ça long. Qu'en pensez-vous ?"

Les conseils de Catherine Blanc

"Il y a celles qui n'aiment pas et celles qui, comme Anna, disent 'je ne sais pas trop'. Il y a la notion d'être toute seule à devoir vivre quelque chose et à en faire quelque chose. Le conjoint entreprend, peut-être avec gourmandise, tandis que la femme va être contrainte à se demander : 'Est-ce que je ressens des choses ? C'est agréable mais est-ce que je dois faire du bruit ? Comment dois-je guider mon partenaire ? Est-ce que ce qu'il voit est convenable ? Qu'est-ce qu'il voit ? Qu'est-ce qu'il comprend de moi ?

C'est souvent cette inquiétude qui met les femmes mal à l'aise au lieu d'être en elle-même. Les femmes sont souvent en train de réfléchir à la place de l'homme au lieu d'être dans la situation qui les concerne".

Y a-t-il une "bonne" manière de faire un cunnilingus ? 

"Il y a autant de techniques qu'il y a de femmes. Certaines vont aimer que cela soit fait de manière très délicate, d'autre très pénétrante, avec plein de salive ou l'inverse, d'autres aidées de doigts... C'est propre à chaque femme et à chaque relation. Les femmes témoigneront de plaisirs de cunnilingus avec des hommes différents, qui s'y sont pris de façon totalement différentes.

Souvent, quand une femme trouve ça long, c'est qu'il ne se passe rien pour elle. Donc, elle s'inquiète et voudrait passer à autre chose. Et le partenaire, tout excité, finira par ne pas trop regarder ce qu'il se passe chez elle".

Faut-il se forcer lorsque l'on aime pas ça ? Le plaisir finira-t-il par venir ?

"En ce qui me concerne, je considère que l'appétit ne vient pas en mangeant. Ce n'est pas en se forçant que l'on finit par prendre du plaisir. On peut bousculer sa pudeur, mais pas se forcer. On finit par déclencher un processus psychique défensif qui va au contraire aggraver le côté d'inhibition".

Une homme qui aime les fellations mais refuse le cunnilingus, est-ce bizarre ? 

"Ce n'est pas bizarre. C'est difficile d'aborder le corps de l'autre. Le sexe d'une femme, c'est des secrétions, des lubrifications. Parfois, c'est une question de l'odeur du corps de l'autre... De même, il y a des femmes qui font des fellations et ne peuvent pas imaginer une seule seconde avoir à faire avec le sperme de l'autre. Même dans les baisers, il y a des gens qui ne veulent pas du tout avoir à faire avec la salive".