C'est une neuvième journée de mobilisation qui s'est plutôt déroulée dans le calme à Strasbourg, en Alsace, ce jeudi. Si certaines vitrines de banques ont été brisées, les manifestants ont préféré laisser leur colère s'exprimer à travers leur voix. "Je suis enragée", confie au micro d'Europe 1 Katia, avouant ne plus savoir ce qu'elle ressent, tant le ressentiment envers Emmanuel Macron est fort.
"Pour moi, il est dans la provocation, dans l'arrogance", juge juste à côté de Katia, Jean-Marc. "Il dit qu'il a essayé de négocier avec les syndicats, mais, ce n'est pas vrai. Il ne faut pas qu'il oublie qu'il a été élu uniquement parce qu'il y avait Marine Le Pen en face", ajoute le manifestant.
"On va se donner rendez-vous dans la rue"
Alors, tous veulent encore croire que le gouvernement reculera sur le sujet de la réforme des retraites, face à la rue. "On ne pensait pas qu'on allait passer si près de l'adoption de la motion de censure", explique Léa. "Il ne manquait que neuf voix. Certes, on a peut-être qu'on a eu de la frustration sur le moment, mais là, on se dit que "puisque les outils institutionnels n'ont pas fonctionné, on va se donner rendez-vous dans la rue", poursuit-elle.
Et elle n'était pas la seule à avoir cette réflexion, puisque 12.400 personnes ont manifesté à Strasbourg, selon la préfecture. Un chiffre qui grimpe à 30.000 selon les syndicats, marquant ainsi un record depuis le début de la mobilisation.