La justice dira vendredi si Jean-Claude Romand, condamné à la perpétuité pour avoir tué cinq personnes de sa famille en 1993, peut bénéficier d'une libération conditionnelle, une décision qui devait être connue fin janvier et qui a été repoussée en raison de nouvelles pièces.
Il a assassiné sa famille. Pendant plus de 15 ans, le faux "docteur Romand", aujourd'hui âgé de 64 ans, a menti à son entourage, se faisant passer pour un médecin travaillant pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), avant d'assassiner sa famille. Condamné à la perpétuité en 1996, il est libérable depuis 2015, après avoir purgé une période de sûreté de 22 ans.
Son avocat se dit "très serein". Lors de sa demande de libération, présentée le 20 novembre et réexaminée le 31 janvier, le ministère public a demandé le rejet de cette requête. A l'issue de l'audience fin janvier à la prison de Saint-Maur dans l'Indre, où Jean-Claude Romand est détenu, son avocat Jean-Louis Abad s'était dit "très serein" après que l'audience "a permis de vérifier certaines petites questions et de consolider le dossier". Selon Me Abad, son client a trouvé "une structure extrêmement sérieuse et qui est prête à l'accueillir".
Mais pour Me Laure Moureu, qui représente les deux frères de Florence Romand, l'épouse assassinée, "le dossier ne permet pas d'envisager sérieusement la libération".
Libération conditionnelle ou semi-liberté. Une première audience avait eu lieu en novembre, mais la décision avait été reportée en raison de l'apparition "de nouvelles pièces, de nature à influer sur la décision du tribunal", communiquées par l'administration pénitentiaire, avait expliqué la procureure de la République de Châteauroux Stéphanie Aouine. La libération conditionnelle est une mesure d'aménagement de peine visant à la réinsertion et à la prévention de la récidive. En cas de décision favorable, le tribunal d'application des peines devra décider s'il lui accorde une libération conditionnelle avec ou sans bracelet électronique, ou s'il s'agit d'une semi-liberté qui l'autorise à travailler à l'extérieur de la prison, mais l'oblige à y revenir le soir pour y dormir.