Le président de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) était l'invité d'Europe 1, vendredi matin, au lendemain de la mort de Vincent Lambert, devenu symbole du débat sur la fin de vie.
"Il y a un rythme absolument soutenu", commente Jean-Luc Romero. L'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), qu'il préside, enregistre une hausse du dépôt de directives anticipées - des formulaires pour exprimer ses choix sur la fin de vie en anticipation d'un éventuel accident, par exemple. Après l'affaire Lambert, celles-ci doivent désormais se généraliser et devenir "opposables", estime le responsable associatif sur Europe 1.
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"Les gens écrivent très facilement leur testament"
"On voit bien ce qui se passe dans l'affaire Vincent Lambert, où il n'y avait ni directives anticipées ni personne de confiance", souligne Jean-Luc Romero. "Les gens écrivent très facilement leur testament : ils préfèrent régler leurs problèmes matériels pour éviter que leurs familles ne se déchirent ? Ils ne pensent pas à ce qu'il se passerait s'ils se retrouvaient dans la situation d'un coma irréversible", illustre le président de l'ADMD. "Je crois qu'il faut inciter les gens à le faire. Écrire des directives anticipées, ça ne fait pas mourir."
Deuxième étape indispensable selon Jean-Luc Romero : que ces directives s'imposent au corps médical, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. "Elles sont contraignantes et pas opposables", détaille-t-il. "Un médecin, après les avoir lues, après avoir consulté éventuellement la personne de confiance, peut estimer qu'elles sont manifestement inappropriées et dire qu'il ne peut pas les appliquer."
"52% des certificats de décès sont faits aux urgences"
Or, "52% des certificats de décès sont faits aux urgences des hôpitaux", poursuit le président de l'ADMD. "Donc, des médecins vous soignent, ils ne vous ont jamais vu. Est-ce que c'est normal que ce soit eux qui décident, plutôt que vos directives anticipées et votre personne de confiance, qui connaît votre position ? On voit qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans cette loi et qu'il faut rendre les directives anticipées opposables, même si je pense que la majorité des médecins suivent les avis."