Depuis 2012, le 11 novembre est une journée d’hommage à tous les morts pour la France, et plus seulement pour rappeler l’armistice de 1918, mettant fin à la Première Guerre mondiale. Un mémorial pour les soldats français tués en opération extérieure est d’ailleurs inauguré lundi 11 novembre par Emmanuel Macron à Paris.
Un choix qui peut prêter à débat, mais pas pour Jean-Yves Le Naour, historien et spécialiste de la Grande Guerre. "Ce jour du souvenir n’est pas véritablement un problème. On peut faire des lois, mais la mémoire ne se décrète pas. Pour les Français, le 11 novembre est associé à la Première guerre mondiale, il y a eu 1,5 million de morts, des blessures dans toutes les familles", explique l’auteur de "14-18, l’intégrale" (Perrin, 2018).
"14-18 c'était 900 morts par jour !"
Jean-Yves Le Naour rappelle également la violence des affrontements du début du XXème siècle : "La Première guerre mondiale, c’était 900 morts par jour ! 14-18, c’était un monstre qui dévorait le pays. Aujourd’hui, évidemment tout a changé, la mort d’un seul soldat fait les grands titres, parce que la mort nous est insupportable. En 1914, le sacrifice était mis en avant, alors qu’aujourd’hui, on veut absolument ramener ses gars."
Emmanuel Macron va inaugurer ce lundi dans le parc André-Citroën à Paris un monument qui rend hommage aux 549 militaires tués en opex depuis 1964. Le 2 novembre dernier un soldat en mission au Mali avait été tué par un engin explosif.