Jeune tué par une policière : une nuit marquée par des violences urbaines à Cherbourg

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avec AFP // Crédit photo : Fiora Garenzi / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
La préfecture de la Manche a annoncé que des voitures, des poubelles et une agence France Travail ont été incendiées dans la nuit de samedi à dimanche à Cherbourg, dans le quartier où est originaire Sulivan, 19 ans, tué le 9 juin par une policière. Cette dernière a été mise en examen pour homicide volontaire et placée sous contrôle judiciaire "strict". 

Des voitures et des poubelles, ainsi qu'une agence France Travail, ont été incendiées dans la nuit de samedi à dimanche à Cherbourg, dans le quartier d'où est originaire le jeune de 19 ans tué le 9 juin par une policière, a-t-on appris auprès de la préfecture.

"Dans la nuit du 15 juin 2024, entre minuit et 3H30, un groupe de plusieurs dizaines de personnes a provoqué des incendies localisés dans le quartier des Provinces", a précisé tôt dimanche matin dans un communiqué la préfecture, ajoutant que des tirs de mortiers avaient été dirigés contre les forces de l'ordre et les services de secours. Trois policiers ont été blessés et deux personnes ont été interpellées, selon la préfecture de la Manche, qui a dénoncé des "actes de violence et de vandalisme".

"Je condamne avec la plus grande fermeté celles et ceux qui prennent en otage les habitants d'un quartier endeuillé"

Selon le maire socialiste de Cherbourg, Benoit Arrivé, qui s'est rendu dimanche matin dans le quartier accompagné du sous-préfet, "17 voitures ainsi que les bureaux de France-Travail ont été incendiés par les fauteurs de troubles, nombreux et organisés comme en attestent les témoignages des habitants." "Les premiers éléments conduisent à penser que les exactions de la nuit, incendies et tags retrouvés ce matin dans toute la ville, ont été commis par des individus très organisés, dont certains sont venus de l'extérieur pour casser et attiser la colère après le drame du début de semaine", a-t-il déploré dans son communiqué.

L'édile a demandé des renforts de police "afin de ramener le calme et la sécurité dans les meilleurs délais" et a également remercié "la famille de Sulivan qui a appelé au calme à plusieurs reprises". "Je condamne avec la plus grande fermeté celles et ceux qui, en se livrant à ces violences, prennent en otage les habitants d'un quartier endeuillé", a souligné Benoit Arrivé.

 

Le soir du 9 juin, Sulivan, 19 ans, a reçu un tir mortel dans la poitrine alors qu'il tentait d'échapper à pied au contrôle routier du véhicule volé dans lequel il circulait en tant que passager. La policière qui a tiré a été mise en examen mardi pour homicide volontaire et placée sous contrôle judiciaire "strict" et n'a donc pas été incarcérée, selon le parquet.

Après une marche blanche mercredi qui avait réuni environ 600 personnes, un rassemblement devant le tribunal judiciaire de Cherbourg avait eu lieu samedi à l'appel de la famille de Sulivan pour réclamer le placement en détention provisoire de la fonctionnaire. La nuit de lundi à mardi avait déjà été marquée par quelques scènes de "violences urbaines" à Cherbourg, avait indiqué la préfecture de la Manche sur X.