"J'ai flanché". "Dégoûté" de la politique. Voilà le ressenti de JoeyStarr, qui s'est confié lors d'une longue interview exceptionnelle, lundi, dans la Matinale d’Europe 1. Le chanteur et acteur a longuement livré sa vision de la politique actuelle.
Il a arrêté de voter. "Quand on a le choix entre Hollande et Sarkozy et qu’on veut voter Gandhi, ce n’est pas possible" se justifie celui qui affirme ne plus voter. En 2012, le chanteur ne s'est donc pas rendu aux urnes, un choix qu'il regrette un peu aujourd'hui. "C’était l’année où on avait monté une association pour inciter les jeunes à voter mais j'ai flanché". Selon lui, lors de la dernière élection présidentielle, il s'est donc "trompé de combat" car "on aurait du œuvrer pour le vote blanc, pour qu’il compte".
"François Hollande fout la démocratie dans la merde". Pourtant, en décembre 2014, JoeyStarr s'était rendu à l’Elysée et avait rencontré François Hollande. Une rencontre dont il garde surtout le souvenir de l'apéritif car aujourd'hui, le rappeur ne mâche pas ses mots pour décrire le président de la République. "François Hollande arrive aujourd'hui à mettre tout le monde d’accord mais surtout, tout le monde dans la rue. François Hollande fout la démocratie dans la merde à tous les niveaux. Il s’accroche aux branches et nous, comme d’habitude, on subit", a-t-il ainsi expliqué.
JoeyStarr n'ira donc pas voter l'an prochain, c'est une certitude car "c'est trop tard" selon lui. "Ma citoyenneté, je l’exprime dans ma musique", s'est-il défendu même s'il tient toutefois à inciter les jeunes à se rendre aux urnes.
"Les jeunes se cherchent". Pendant la jeunesse de JoeyStarr et à l'époque de son groupe NTM, tout le monde était farouchement opposé au Front National alors qu'aujourd’hui beaucoup votent Marine Le Pen. Ces jeunes, JoeyStarr, ne pourra "jamais les comprendre" même si le chanteur comprend parfois leur choix. Il a en effet expliqué que, "ces jeunes se cherchent. Les jeunes comprennent de plus en plus tôt qu’un politique est là pour faire des promesses et pas pour les tenir. Aujourd’hui, les jeunes font la part des choses. Il n’y a pas assez de choses aujourd’hui qui les incitent à penser par eux-mêmes".