"Tout est prêt", assure Chantal Jouanno jeudi. La présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) livre au Parisien les futures modalités du grand débat national, promis par le gouvernement afin de mettre fin la crise des "gilets jaunes".
La méthode d'organisation a été "esquissée". A la demande du Premier ministre, l'ancienne ministre des Sports a lancé une phase de consultation préparatoire durant laquelle elle a rencontré "énormément de monde : syndicats, associations d’élus, associations caritatives, les partis politiques, le Conseil économique et social, etc". Résultat : "nous avons esquissé la méthode d'organisation", assure-t-elle.
Des kits de méthodologie. Et un des piliers de cette méthode, à en croire Chantal Jouanno, sera "la proximité", pour être "des facilitateurs du débat public". "Si une association, un syndicat, un maire de village ou encore un comité de quartier veut porter un débat sur son territoire, on mettra à disposition un kit de méthodologie pour donner des conseils sur l’animation", explique-t-elle. Au vu de la défiance que ressent la population envers les institutions, la CNDP n'organisera donc pas directement les débats entre citoyens.
Stands sur les marchés et assemblée de citoyens. Plus concrètement, les personnes et les organismes souhaitant organiser un débat devront d'inscrire sur une plateforme numérique. "Mais tout un chacun" pourra aussi y "déposer des contributions", précise Chantal Jouanno. Pour recevoir la parole des citoyens, la CNDP pourra aussi ouvrir des stands, par exemple sur les marchés, avance-t-elle aussi. En plus de l'échelle locale, l'échelle régionale va aussi être sollicitée. Ainsi, chaque région organisera "une assemblée délibérante" rassemblant des acteurs de la société civile et des citoyens sélectionnés sur tirage au sort. Le résultat du débat national sera enfin "synthétisé dans un rapport", indique la présidente du CNDP.
Jouanno rappelle la "neutralité" de la CNDP. Tous "ces outils sont des évidences dans le débat", estime Chanta Jouanno. Et de prévenir : si le gouvernement souhaite finalement prendre les manettes du grand débat national, la CNDP, "compte tenu de sa neutralité", "ne pourra évidemment pas l'organiser".