Le jour de carence est rétabli dans la Fonction publique en cas d'arrêt maladie. L'Assemblée nationale l'a voté lundi soir dans le cadre du Budget 2018. Le but ? "Lutter contre le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d'euros par an", avançait le gouvernement dès juillet. Mais la pilule a du mal à passer chez les syndicats.
"Je crois que le gouvernement veut donner le signal qu'il crée de l'égalité entre les salariés du privé et ceux du public. Il rétablit ce jour de carence pour prouver à l'opinion qu'il est capable, lui, de faire de l'égalité entre le privé et le public. Mais je le redis : c'est mentir", déplore Bernadette Groison, de la FSU, première organisation syndicale de la Fonction publique d'Etat, au micro d'Europe 1.
"Il n'y aura pas d'égalité entre les deux, puisque pour trois-quarts des salariés du privé - et tant mieux pour eux - ne payent pas cette journée de carence (ils en ont trois d'imposés, ndlr) car elle est prise en charge par les conventions collectives. Ce n'est pas le cas dans le public, où les salariés, lorsqu'ils sont malades, doivent bien payer leur journée. Et là, du coup, on crée un déséquilibre entre le public et le privé", ajoute-t-elle.