Chaque année, c'est un rendez-vous qui rassemble des millions de Français. Les Journées européennes du patrimoine démarrent ce samedi partout en France. Au total, près de 43.000 points de visites (palais, châteaux, musées...) sont accessibles à tous. Un nombre qui parait important, mais relatif pour Alexandre Gady, universitaire et spécialiste de l'histoire de l'architecture. "Quand on voit la richesse du patrimoine français, l'importance de l'héritage, ce n'est pas tant que cela", affirme-t-il au micro de Jean-Pierre Elkabbach.
"On a souvent dénoncé en France une forme de malthusianisme de la protection du patrimoine, mais souvent, les citoyens en réclament plus", poursuit l'universitaire. L'auteur du livre Notre-Dame, la fabrique d’un chef d'œuvre met en avant le système français, l'un des meilleurs au monde. "Le système des Monuments historiques français date du XIXe siècle. Il a une longue histoire, une longue expérience, une longue expertise", énumère-t-il sur Europe 1 et CNews.
"Une forme de partage extraordinaire"
Et l'universitaire de souligner l'attachement populaire des Français à ces journées annuelles. "Il y a une forme de partage extraordinaire. Il y a de l'enthousiasme, beaucoup de découvertes, beaucoup de rencontres humaines avec les bénévoles. Les gens sont aussi à la recherche d'une identité douce. Il n'y a pas de conflit identitaire, mais une réappropriation de l'identité", déclare Alexandre Gady.
L'historien de l'architecture estime que le succès de ces journées du patrimoine remonte à la seconde moitié du XXe siècle. Tous les citoyens se retrouvent dans cet événement : "Des gens riches et des gens pauvres, des gens de droite, d'autres de gauche… C'est une très bonne coupe de la société", explique-t-il.
Hommage à l'action de Stéphane Bern
Alexandre Gady retrace l'histoire des monuments français, qui n'ont pas tous été appréciés en leur temps à l'image de la Tour Eiffel, la pyramide du Louvre ou encore le musée Jacques-Chirac. "Des monuments ont certes divisé. Tous les intellectuels détestaient la Tour Eiffel au début ! Mais ce n'est pas le cas pour la plupart des monuments que nous admirons aujourd'hui."
L'universitaire a ensuite rendu hommage à l'action de l'animateur Stéphane Bern en faveur de la protection du patrimoine. "Il faut des investissements financiers, politiques et humains. Grâce à Stéphane Bern, on a pu voir arriver le Loto du patrimoine. Son travail est important parce qu'il faut incarner ce patrimoine", assure Alexandre Gady.