"Jungle" de Calais : des associations ont saisi le Conseil d'Etat

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La partie sud de la "jungle" de Calais va devoir être évacuée. © Philippe HUGUEN/AFP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs migrants et des associations ont saisi le Conseil d'Etat pour contester l'évacuation de la "jungle" de Calais.

Les associations et migrants qui avaient saisi le tribunal administratif pour contester un arrêté d'expulsion d'une partie de la "jungle" de Calais se sont pourvus devant le Conseil d'Etat après le rejet partiel de leur requête jeudi. "Le pourvoi devant le conseil d'Etat a été déposé vendredi à 15h30", a annoncé Julie Bonnier, l'avocate des 250 migrants et 10 associations, parmi lesquelles Secours catholique, l'Auberge des migrants ou Emmaüs, qui avaient saisi en référé le tribunal administratif de Lille, pour une audience mardi.

Une ordonnance "pas applicable". Maître Bonnier considère en effet que l'ordonnance de la juge lilloise Valérie Quemener, telle qu'elle est rédigée, "n'est pas applicable", et que son "imprécision doit bénéficier aux migrants".  Principal point retenu par l'avocate : le fait que l'ordonnance suspende explicitement l'arrêté d'expulsion de la préfecture concernant les "lieux de vie", "soigneusement aménagés" et répondant "à un besoin réel des exilés", implantés sur la zone sud de la "jungle" visé par cet arrêté.

Entre 800 et 1.000 migrants concernés. Entre "800 et 1.000 migrants" vivent dans ce secteur selon la préfecture, contre 3.450 selon les associations. Il s'agit "notamment", écrit la juge, "de plusieurs lieux de culte, une école, une bibliothèque, un abri réservé à l'accueil des femmes et des enfants, des théâtres, un espace d'accès au droit, un espace dédié aux mineurs". Pour Me Bonnier, le "périmètre" et le "critère" des lieux de vie n'est pas "défini" dans l'ordonnance, ce qu'elle entend mettre en avant devant le Conseil d'Etat, dont la saisine n'est cependant pas suspensive.

Une "mascarade". L'avocate estime donc que l'Etat et la préfecture du Pas-de-Calais "ne peuvent pas agir". "Notre demande n'a pas été rejetée", assure-t-elle, dénonçant une "mascarade" de la préfecture, qui aurait "dénaturé" la décision du tribunal en annonçant jeudi que celui-ci avait "validé" ses positions et son arrêté.