Qu'est-il arrivé à Ange Dibenesha ? Ce jeune homme d'origine congolaise, âgé de 31 ans, s'est retrouvé dans le coma après avoir été interpellé à Paris, rapporte le Huffington Post dimanche. Il est mort quelques jours plus tard après l'arrêt des soins. Des personnalités médiatiques, politiques, des militants et des internautes se mobilisent depuis sur les réseaux sociaux pour réclamer des explications sur les circonstances du drame. Le parquet de Paris a indiqué avoir ouvert une enquête jeudi.
#JusticePourAnge
Le jeune trentenaire a été interpellé à la suite d'un contrôle de police dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le sud de Paris. Mais sa famille n'a eu de ses nouvelles que deux jours plus tard par l'intermédiaire de l'hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière. Le jeune homme était en état de mort cérébrale à la suite d'un arrêt cardiaque. Il est mort samedi après l'arrêt des soins, une situation expliquée par la mère du trentenaire dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux.
Hélène Sy, militante pour l'égalité et la justice sociale, les artistes Youssoupha et Kalash ou encore le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière ont réclamé des explications sur les réseaux sociaux à travers le mot-clé #justicepourange.
Oui, toute la clarté est indispensable sur les conditions du décès de Ange. Pourquoi ses proches sont prévenus si tard ? Que s'est il passé ? Des réponses sont impératives pour sa famille et pour nous tous. #JusticePourAngehttps://t.co/PJf1qrNyW4
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 31 mars 2019
— KALASH (@kalash972) 31 mars 2019
L'ancienne chroniqueuse de l'émission des Terriens du dimanche, Hapsatou Sy a même interpellé le chef de l'État.
1/2 @EmmanuelMacron permettez-moi de vous interpeller. Vous Président êtes le garant des valeurs de la République et notamment de l’égalité. Nous voulons savoir ce qui fait qu’un fils peut être rendu à ses parents en arrêt cardiaque 48h après avoir rencontré #JusticePourAngehttps://t.co/e3X0UwIeOd
— Hapsatou SY (@HapsatouSy) 31 mars 2019
Une mort aux circonstances floues qui en rappelle une autre
Face à cet émoi, la préfecture de police de Paris a expliqué dans un communiqué dimanche que le jeune homme avait été interpellé dans la nuit de mercredi à jeudi au volant d'une voiture alors que son permis était annulé et qu'il était positif au contrôle d'alcoolémie.
#police I Précisions sur la prise en charge en milieu hospitalier d'un jeune homme ayant fait un malaise au cours d'un #ContrôleRoutier. Lire notre communiqué ▶️ pic.twitter.com/BWuO19tWrO
— Préfecture de police (@prefpolice) 31 mars 2019
Selon la préfecture, Ange Dibenesha "a ingéré une substance non identifiée. Il a alors été pris de convulsions" pendant que les fonctionnaires attendaient l'arrivée d'un véhicule. Les pompiers et le SAMU sont intervenus et lui ont prodigué un massage cardiaque avant qu'il ne soit évacué vers l'hôpital. Une enquête a été ouverte par le parquet et confiée à la brigade des stupéfiants. Une autopsie doit être menée lundi.
Quant au manque de transparence invoqué par la famille de la victime, la préfecture de police explique qu'il a été difficile de retrouver les proches du trentenaire, connu des autorités pour usage de drogue et conduite sans permis notamment, qui avait déclaré de nombreuses adresses et même donné une fausse identité. La Brigade des stupéfiants a donc mis 24 heures à aviser la famille.
Cette interpellation fait écho à celle d'Adama Traoré, un jeune homme interpellé en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise, avant de décéder dans la cour de la gendarmerie deux heures plus tard. Cette mort déclarée accidentelle avait provoqué des émeutes dans cette commune du Val-d'Oise.