Elles étaient censées prendre un vol pour Barcelone à 21 heures lundi soir, mais la neige est venue contrecarrer leur plan de vacances. Comme 800 autres véhicules, la voiture de Karine et Marina est restée bloquée par la neige sur la RN88 en Haute-Loire, entre Saint-Etienne et Le Puy-en-Velay. Les deux amies viennent d'y passer une nuit sans sommeil. Jointes régulièrement par Europe 1 depuis lundi soir, elles racontent leur longue attente.
"Pas de chasse-neige, pas de pompier". "On a eu quelques informations par les personnels de la préfecture et on va rester bloquées toute la nuit", nous prévenait Marina lundi soir. "À côté de nous, il y a une voiture avec trois enfants à l'intérieur, dont une petite fille de deux ans. C'est inquiétant. Il fait zéro degré. Apparemment, il y a un gymnase à 1,5 km où on doit se rendre à pied, mais il n'y a pas de pompier pour nous escorter. Et on n'a aucune idée d'où c'est. On n'a pas vu de chasse-neige, on n'a pas vu de pompier", racontait la jeune femme.
"On ne sait pas ce qui se passe". Tôt mardi matin, la préfecture a indiqué que 950 personnes, bloquées par les routes enneigées en Haute-Loire, ont été accueillies dans la nuit dans des hébergements d'urgence. Ce n'est pas le cas de Karine et Marina, qui déplorent le manque d'informations et d'aide reçues depuis cette nuit. "On ne sait pas ce qui se passe. On voit beaucoup de gyrophares, de voitures de pompiers qui passent, mais personne ne s'arrête, personne n'est venu jusqu'à notre véhicule, ne serait-ce que pour savoir combien on était, et si tout allait bien. On n'a toujours pas vu de chasse-neige non plus. On a hâte que le jour se lève pour comprendre ce qui se passe autour de nous", confie Marina.
Des vêtements récupérés dans les valises. Patientes, les deux copines ont passé la nuit à discuter, à jouer sur leur portable. "Et à déneiger la voiture aussi, de temps en temps. On essaie de dédramatiser, de le prendre avec le sourire", glisse Karine. "Niveau température, on alterne les moments où on redémarre la voiture pour se réchauffer et où on l'arrête", raconte Marina. "Heureusement, on a pu récupérer des choses dans nos valises, pour mettre des couches de vêtements sur nous."