La polémique autour du karting dans la prison de Fresnes peine à redescendre. Ce vendredi, un épisode de "Kohlantess", une émission diffusée sur YouTube et qui imite la célèbre téléréalité "Koh-Lanta", a montré des détenus et des surveillants participer à des défis dans la cour de la prison de Fresnes. Parmi ces épreuves, c'est la course de karting qui a suscité une levée de bouclier sur les réseaux sociaux mais aussi dans la sphère politique.
Après les images choquantes de la prison de Fresnes, j’ai immédiatement ordonné une enquête pour que toute la lumière soit faite. La lutte contre la récidive passe par la réinsertion mais certainement pas par le karting !
— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) August 20, 2022
Invité de Jeanne Baron sur Europe 1, Joaquim Pueyo, ancien directeur de l'établissement pénitentiaire du Val-de-Marne, se dit "interpellé" par cet événement. Il estime que l'impact de ces images sur l'opinion publique "n'a pas été suffisamment évalué", notamment "au regard de ce que représente la prison : une sanction, l'exécution d'une peine, la privation de liberté, la réinsertion". L'actuel maire PS d'Alençon dans l'Orne dit de ne pas être "choqué" mais assure "se mettre à la place des citoyens qui regardent ça et qui ne comprennent plus rien".
"A l'époque, je ne pense pas qu'on aurait fait entrer des kartings"
S'il ne remet pas en cause l'intégrité de la prison de Fresnes, dans la mesure où le tournage de cet événement a bel et bien obtenu l'aval du ministère de la Justice, Joaquim Pueyo confie qu'il aurait probablement fait preuve de plus de retenue du temps où il dirigeait l'établissement : "A l'époque, je ne pense pas qu'on aurait fait entrer des kartings".
Il a toutefois pris soin de souligner "l'importance" des "activités culturelles et sportives" au sein des établissements pénitentiaires. "Dans beaucoup de prison, il y a même des compétitions sportives entre des équipes de surveillants et de détenus, des sorties en VTT encadrées par des surveillants. Il n'y a pas de polémique, ni de controverse".
Ces activités participent même, selon lui, au processus de réinsertion des détenus. Pour autant, Joaquim Pueyo dit "comprendre" la polémique autour de cet épisode de "Kohlantess". "Le karting, c'est quand même un autre symbole", a-t-il reconnu.