Après plusieurs années de polémique, une première salle d'injection destinée aux toxicomanes va ouvrir à Paris vendredi. Malgré plusieurs oppositions, elle va être inaugurée dans le 10e arrondissement dans un bâtiment de l'hôpital Lariboisière, rapporte lundi le journal Le Monde. La ministre de la Santé Marisol Touraine et la maire PS de Paris Anne Hidalgo visiteront les lieux mardi.
Un site déplacé. C'est en mai 2015 que le site avait été dévoilé par la mairie de Paris. Dans un premier temps, la "salle de shoot" devait en effet ouvrir boulevard de la Chapelle, plus au nord du 10e arrondissement. Mais la proximité de camps de migrants avait poussé les autorités municipales à sélectionner une autre adresse.
Une zone de forte consommation de drogue. Le choix de l'hôpital Lariboisière n'est pas anodin, puisque la zone dans lequel il est situé concentre la plus forte consommation de drogue de la capitale. Cette salle proposera désormais aux toxicomanes du matériel stérile afin qu'ils puissent consommer leur drogue fournie par eux-même (la plupart du temps du subutex). L'objectif est d'éviter qu'ils ne la consomment sur la voie publique, tout en limitant les risques d'infection (sida, hépatite C). La "salle de shoot" proposera aussi, selon Le Monde, des postes d'inhalation de crack, une autre drogue très répandue dans le quartier.
Prochaine ouverture, Strasbourg. Le principe des salles d'injection figure dans la loi Santé, votée en décembre 2015. Cette dernière prévoit de les expérimenter sur une durée de six ans, sous le contrôle de professionnels. Strasbourg prévoit aussi d'ouvrir une telle salle cet automne.