Les surveillants de la maison d’arrêt d’Osny dans le Val-d'Oise veulent crier leur ras-le-bol. Une cinquantaine d’entre eux a mis le feu lundi matin à des palettes et des pneus devant l’entrée de la prison qui doit doit rester bloquée toute la journée. Aucun extraction judiciaire ni aucune livraison ne pourra donc être assurée.
Un personnel "à bout de souffle". La semaine dernière, certains d’entre eux ont entendu quatre islamistes discuter d’un projet d’attaque. Tony Verdier, secrétaire local FO à Osny dénonce un climat anxiogène : "Ces quatre individus ont été transférés en urgence pour notre propre sécurité. Ils projetaient un acte imminent à l’encontre du personnel", raconte-t-il au micro d’Europe 1. "Il y a ceux qui sont repérés par nos services, et ceux qui ne le sont pas. C’est un danger potentiel au sein du centre de détention. On nous met des programmes de déradicalisation dans des établissements saturés, avec un manque crucial d’effectifs de surveillants. On n'en peut plus, on est à bout de souffle".
Une violente agression. Le 4 septembre, un détenu radicalisé avait violemment agressé deux surveillants pénitentiaires à Osny. Cet homme, âgé de 24 ans, a été mis en examen pour "tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Les fouilles systématiques. Le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, doit dévoiler mardi les grandes lignes d’un rapport sur les cellules individuelles en prison, mais les syndicats sont sceptiques. Ils réclament a minima le rétablissement des fouilles systématiques.