Alors que Bernard Cazeneuve a récemment décoré Kévin, le "policier kung-fu" salué pour son courage lors de l’incendie de sa voiture de police en plein Paris, un autre policier, Yazid court toujours derrière l'administration. Il y a 3 ans, il avait été violemment agressé par une bande de jeunes sur la plage des Catalans en tentant d'aider un couple avec son bébé. Aujourd'hui, il garde de lourdes séquelles de cette agression et ne peut pas payer ses 5.000 euros de frais d'avocat.
"Je me sens abandonné". A l'époque, l’Etat s'était engagé à l'aider. Il devait être nommé brigadier-chef, mais n'a rien eu du tout. "Je me sens abandonné parce que je n'ai aucune reconnaissance comme on me l'avait promis il y a 3 ans lorsque M. Valls était venu me rencontrer", regrette Yazid. "Je ne demande rien de plus que ce que l'on m'a promis et que ce que les textes prévoient", poursuit-il amer."Je cours après l'administration". "On a fait le parallèle avec l'affaire de Kévin sur Paris, c'est une affaire qui a été classée en une semaine. Les promesses ont été rapidement validées, les décorations également", explique-t-il. "Moi, ça fait trois ans et je suis toujours là, à courir après l'administration", déplore le policier. "Ma vie c'était la police, ça a toujours été la police et aujourd'hui, je ne peux plus être sur le terrain. On peut me brûler, me piquer, je ne sens plus rien de la tête au pied du côté droit et j'ai une paralysie qui revient de temps en temps au côté gauche du visage", poursuit-il.
Besoin de reconnaissance. "Vous êtes obligé de vous dire 'est-ce que c'est moi qui vais payer et sortir cette somme d'argent que je n'ai pas parce que je ne gagne pas des mille et de cents'. Toute victime a besoin d'une reconnaissance, c'est humain, et aujourd’hui, c'est ce que j'attends de l'administration", conclut-il.