«La colère est présente, mais aujourd'hui, c'est le respect» : le dernier adieu à Yvan Colonna

Avant la cérémonie religieuse, le cercueil d'Yvan Colonna a été accompagné en silence dans le village de Cargèse, dans le sud de la Corse, par des centaines de personnes. Plus de 2.500 personnes ont ensuite assisté aux obsèques du nationaliste corse, condamné pour l'assassinat du préfet Érignac et mort des suites de son agression dans la prison d'Arles. Une cérémonie dans la pure tradition corse, avec des chants, des prières. Europe 1 s'est rendue sur place.

Le cercueil recouvert d'un drapeau corse

"Ce sont des paroles que j'ai trouvé très réconfortantes. Ce sont des paroles de paix, d'amour. J'avais des relations très étroites", affirme Michel Castellani, député nationaliste de Corse-du-Sud, au micro d'Europe 1. À la sortie de l'église latine, le cercueil d'Yvan Colonna recouvert d'un drapeau corse était porté, comme à son arrivée, par des amis et la famille du militant indépendantiste. Toute le monde est resté de longues minutes sur le parvis, entonnant a capella des chants et l'hymne corse, le poing levé.

"C'est tout un peuple, il y a toutes les générations", assure Bernard, un militant de la première heure. "La musique de langue qu'est la nôtre, elle vient de l'éternité, elle nous porte. Le Français ne comprend pas, il a une grille de lecture qui des fois nous désole", poursuit le militant, qui ajoute : "Je dis toujours : 'Vous savez ce qu'on nous reproche ? C'est d'être ce que vous n'êtes plus, un peuple débout."

"Toute la Corse est en deuil"

Ému aux larmes, Antoine, venu de Bastia, tenait aussi à être présent. "La colère est présente, mais aujourd'hui, c'est un respect. Toute la Corse est en deuil et c'est un moment qu'il faut respecter pour Yvan et pour sa famille", souligne le Bastiais.

À pied, dans une longue procession, le cortège a rejoint le caveau familial à l'entrée de Cargèse. Le diacre a dit une dernière prière, en français. Plusieurs élus nationalistes entouraient la famille d'Yvan Colonna. Il y avait le président de l'exécutif corse, Gilles Simeoni, et l'ami et l'avocat du berger de Cargèse.