Privilégier la qualité à la quantité. C'est, semble-t-il, le choix de nombreux Français, amateurs de viande. Alors que la consommation de viande a baissé de 12% en dix ans, selon une récente étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), France Info dévoile les résultats d'une autre enquête.
Interbev, une association des professionnels de la viande, montre ainsi que les amateurs de viande bio sont de plus en plus nombreux. Près de trois personnes sur quatre (74%) déclarant manger de la viande disent consommer occasionnellement de la viande bio. Cela représente une progression de 15 points en quatre ans.
"Une viande bonne et saine". "Les consommateurs parent la viande bio de toutes les qualités", affirme Denis Lerouge, directeur de la communication de l'interprofession, à France Info. "À leurs yeux, c’est une viande qui est bonne, saine, produite dans le respect du bien-être animal, dans le respect de l’environnement", poursuit-il.
Il faut donc s'attendre à ce que la part du bio augmente encore dans les prochaines années. Problème : la viande bio est encore loin d'être disponible partout. "Ils ne sont que 32% [des Français interrogés] à dire qu’ils en trouvent dans la restauration, le restaurant d’entreprise, la cantine", indique Denis Lerouge. Le prix de la viande bio, un peu plus chère que la viande "classique", constitue un deuxième frein à la progression de la consommation de ce type de produits.
"Une saturation du marché". Côté éleveurs, cette nouvelle demande des consommateurs inquiète. "Depuis deux ans, on sent qu’il y a un engouement de la part du consommateur", affirme Antoine Forêt à France Info. "C’est bien pour la production, mais c’est un peu à double tranchant", explique-t-il. Les éleveurs craignent, entre autres, "l'arrivée de gros industriels qui veulent une bio pas chère". "On s’attend à une saturation du marché d’ici deux ans, avec un excédent complet de la production", estime-t-il. La filière professionnelle espère, elle, doubler la production de viande bio d’ici 2022, avec comme objectif de gagner du terrain face aux importations danoises et espagnoles.