La Convention citoyenne pour le climat rend ses propositions dimanche 21 juin. 2:30
  • Copié
Laetitia Drevet
La Convention citoyenne pour le climat rend dimanche ses propositions pour lutter contre le réchauffement climatique, dont certaines pourraient déboucher sur un référendum. Le co-président de son comité de gouvernance, Thierry Pech, était dimanche l'invité de Patrick Cohen sur Europe 1. 
INTERVIEW

La Convention citoyenne pour le climat rend dimanche ses propositions pour lutter contre le réchauffement climatique. Emmanuel Macron recevra les 150 citoyens qui la composent le 29 juin pour leur apporter de "premières réponses". "La Convention citoyenne n'a aucun pouvoir de décision. Elle va à présent passer la main aux politiques", rappelle Thierry Pech, directeur général de la Fondation Terra Nova, co-président du comité de gouvernance de la Convention citoyenne pour le climat. 

150 mesures proposées

"Le contrat moral qui a été passé d'abord avec le chef de l'Etat, puis avec le Premier ministre, c'est que les propositions précises et abouties pourront être transmises sans filtre au Parlement, au peuple français par voie référendaire, ou au gouvernement pour ce qui peut être fait sous forme de décret", explique Thierry Pech. Les citoyens sont invités à préciser par quelle voie ils jugent le plus judicieux de faire adopter chaque proposition, et notamment s'ils souhaitent en voir certaines soumises à référendum. Au total, 150 mesures ont été proposées. 

Rejet des 28 heures hebdomadaires

Le chef de l'Etat avait décidé d'organiser cette convention citoyenne après la crise des "gilets jaunes", déclenchée par l'annonce d'une taxe carbone sur les carburants. L'idée n'a pas été remise sur la table. "La Convention n'en conteste pas le concept, le levier. Mais ils ont refusé d'être l'instrument politique de la réhabilitation d'une taxe qui avait déclenché la grogne sociale dont ont se souvient", souligne Thierry Pech. La Convention propose par ailleurs de renforcer le bonus-malus écologique sur les véhicules, et d'interdire les centre-villes aux véhicules les plus polluants.

L'une des mesures les plus controversées, la réduction du temps de travail à 28 heures par semaine, a été écartée samedi. "Elle l'a été après un débat houleux, passionné, magnifique. On a entendu la société s'exprimer à travers eux", affirme Thierry Pech. Autre mesure qui devrait polariser l'opinion publique, la réduction de la vitesse sur l'autoroute de 130 à 110 km/h a recueilli 60% des suffrages. La proposition a d'ores et déjà déclenché la colère des associations d'automobilistes, faisant écho à la grogne déjà déclenchée par les 80 km/h.