Les lanceurs d'alerte pourront bénéficier d'une immunité vis-à-vis de leur employeur dès lors qu'ils dénoncent des actes illicites commis sur leur lieu de travail.
La Cour de cassation a estimé jeudi que les lanceurs d'alerte doivent bénéficier d'une "immunité" vis-à-vis de leur employeur dès lors qu'ils dénoncent, "de bonne foi", des actes illicites commis sur leur lieu de travail. La chambre sociale de la Cour de cassation a cassé pour cette raison un arrêt de la cour d'appel de Basse-Terre en Guadeloupe. Cette dernière avait refusé d'annuler le licenciement pour faute lourde d'un salarié d'une association qui avait dénoncé à la justice les agissements de son président et d'un membre du conseil d'administration.
Un arrêt sans précédent. "En raison de l'atteinte qu'il porte à la liberté d'expression, en particulier du droit pour les salariés de signaler les conduites ou actes illicites constatés par eux sur leur lieu de travail, le licenciement d'un salarié prononcé pour avoir relaté ou témoigné, de bonne foi, de faits dont il a eu connaissance dans l'exercice de ses fonctions et qui, s'ils étaient établis, seraient de nature à caractériser des infractions pénales, est atteint de nullité", explique la Cour de cassation en soulignant que cet arrêt constitue une première.
Protéger les lanceurs d'alerte. Dans une note explicative, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire précise que cette décision "est de nature à protéger les lanceurs d'alerte, dans la mesure où la chambre sociale instaure cette immunité non seulement lorsque les faits illicites sont portés à la connaissance du procureur de la République mais également, de façon plus générale, dès lors qu'ils sont dénoncés à des tiers".