La quatrième demande de remise en liberté de Tariq Ramadan, déposée après la reconnaissance par l'intellectuel musulman de rapports sexuels avec deux femmes qui l'accusent de viol, a été rejetée. Son avocat a indiqué à l'AFP avoir interjeté appel de cette décision. L'islamologue est incarcéré depuis sa mise en examen le 2 février pour "viols", à la suite des plaintes de deux femmes déposées à l'automne 2017.
Dans son ordonnance de rejet datée du 6 novembre, le juge estime que la détention "est toujours nécessaire", évoquant notamment des "risques de pression sur les plaignantes" et la nécessité "d'éviter le renouvellement de tels faits".
Il a reconnu avoir eu un rapport sexuel avec ces deux femmes. Après un an de dénégations, Tariq Ramadan a finalement reconnu le 22 octobre avoir eu un rapport sexuel avec ces deux femmes mais il a affirmé aux juges d'instruction que ces relations étaient "consenties". Si ce rebondissement est mentionné dans l'ordonnance, il n'a toutefois pas infléchi la position du juge des libertés et de la détention.
Le prédicateur suisse de 56 ans avait jusqu'ici nié tout rapport physique avec ces deux femmes, reconnaissant seulement en juin des relations extra-conjugales de "domination" avec d'autres anciennes maîtresses et une troisième plaignante pour laquelle il n'est pas mis en examen. Il a été contraint à cette volte-face en octobre après la révélation fin septembre de centaines de SMS explicites exhumés d'un vieux téléphone d'une des plaignantes, surnommée "Christelle" par les médias.