Les femmes handicapées subissent des discriminations plus importantes que les hommes dans le monde du travail, relève le Défenseur des droits, Jacques Toubon, dans un rapport publié à l'occasion de la 20e Semaine de l'emploi des personnes handicapées, qui s'ouvre lundi.
Discriminations "combinant genre et handicap". Les femmes handicapées "font face à des inégalités et des difficultés renforcées en matière de trajectoires professionnelles, d'accès à l'emploi et concernant leurs conditions de travail", écrit-t-il dans ce rapport intitulé "L'emploi des femmes en situation de handicap". Elles rencontrent des difficultés et des discriminations dans l'emploi et leur carrière "parce qu'elles sont femmes, parce qu'elles sont handicapées" mais elles sont confrontées également à "des inégalités et discriminations spécifiques combinant genre et handicap".
Absence de modèle positif. Globalement, "peu de femmes handicapées représentent des modèles de réussite reconnus", souligne le rapport. Elles "semblent totalement absentes de nombreuses sphères de la société (où les hommes handicapés sont eux-mêmes rares) sans que cela constitue un enjeu : médias, politique, monde des affaires, arts etc". Or, l'absence de modèle positif alimente "les phénomènes d'autocensure".
Chez les cadres aussi, il y a un écart sensible. Si 10% des hommes reconnus handicapés sont cadres (contre 21% des hommes en général), il n'y a que 1% de femmes cadres (14% de l'ensemble des femmes en emploi). "L'augmentation des femmes dans les catégories socioprofessionnelles inférieures (ouvrières) et leur surexposition aux maladies professionnelles peut accentuer ces freins dans les carrières des femmes handicapées", estime le Défenseur des droits.
12 recommandations. Il émet 12 recommandations, dont l'harmonisation de la définition du handicap au sein des différentes études, la systématisation de la prise en compte du sexe dans l'élaboration des statistiques et la promotion de modèle de réussite de femmes en situation de handicap.