La FDJ nouveau géant européen des jeux en ligne avec le rachat de Kindred

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avec AFP / Crédit photo : ALAIN JOCARD / AFP
La Française des Jeux change de dimension avec le rachat bouclé jeudi du géant suédois des jeux en ligne Kindred, propriétaire du site Unibet. Il s'agit de sa plus grosse opération de son histoire.

La Française des Jeux (FDJ) a finalisé ce jeudi le rachat du groupe suédois Kindred, propriétaire de la marque Unibet, pour un montant de 2,5 milliards d'euros. Ce rachat marque la plus importante acquisition de l'histoire de la FDJ. Avec cette opération, la FDJ détient désormais 90,66% du capital de Kindred, une acquisition qui permettra au géant français de renforcer sa position sur le marché européen des paris en ligne.

Une expansion européenne

Annoncée en janvier, l'offre publique d'achat (OPA) s'est achevée mercredi 2 octobre et permet à la FDJ de détenir 90,66% du capital de Kindred, pour un "montant total de près de 2,5 milliards d'euros", selon un communiqué. Ce rachat fait partie d'une stratégie ambitieuse de la FDJ, qui vise à devenir un leader européen dans les domaines de la loterie et des paris en ligne en concurrence. L'acquisition de Kindred, qui opère dans des pays clés comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède et la France, place désormais la FDJ au troisième rang des opérateurs de paris sportifs et de jeux en ligne en France. "Nous sommes largement au-delà du seuil qu'on s'était fixés (...) et plus vite que prévu", s'est félicité Stéphane Pallez, la présidente du groupe, invitée de BFM Business jeu

Impact financier 

Kindred, qui compte environ 2.500 employés et génère un chiffre d'affaires annuel de 1,21 milliard de livres sterling (soit environ 1,45 milliard d'euros), contribuera à accroître les revenus internationaux de la FDJ, qui tirera désormais 26% de son chiffre d'affaires de ses activités hors de France. Le rachat devrait également permettre à la FDJ de se consolider après une série d'acquisitions, notamment celle de ZEturf en 2022 pour 175 millions d'euros, qui avait déjà renforcé sa présence dans les paris hippiques en ligne.

Inquiétudes et répercussions

Cependant, l'opération a été accompagnée d'une baisse notable du cours de l'action FDJ en Bourse, avec une chute de plus de 6%, en raison de rumeurs d'une taxation supplémentaire sur les jeux d'argent, rapportée par Les Echos. Bien que la présidente de la FDJ, Stéphane Pallez, ait réfuté ces informations, expliquant qu'aucune mesure de ce type n'était présente dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les casinos français ont exprimé leur inquiétude, jugeant qu'une hausse de la fiscalité pourrait fragiliser davantage leur secteur.

Engagements concurrentiels

La FDJ s'est engagée auprès de l'Autorité de la concurrence française à séparer ses nouvelles marques (pas de logo commun notamment) des jeux dont elle détient le monopole, à savoir les paris sportifs en points de vente et la loterie (jeux de tirage et de grattage) en points de vente et en ligne.

L'héritière de la loterie française créée en 1933 et entrée en Bourse fin 2019 avait versé 380 millions d'euros à l'Etat français pour conserver son monopole pendant 25 ans, une somme contestée en justice par ses concurrents européens, notamment Betclic et Unibet.

La Commission européenne avait ouvert une enquête en 2021 sur ce dossier, qui devrait être bouclé "courant octobre" selon Stéphane Pallez. La patronne de la FDJ s'attend à ce que le groupe doive verser "peut-être un petit surplus", "de 200 ou 300 millions d'euros" maximum.