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Anaïs Huet , modifié à
Pour la fille de Jacqueline Sauvage, dont la demande de libération conditionnelle vient d'être rejetée, sa mère a compris la gravité des son acte.
INTERVIEW

"A chaque fois, on prend une grande claque. C’est du grand n’importe quoi !" Carole Marot ne décolère pas. Sa mère, Jacqueline Sauvage, a vu sa demande de libération conditionnelle rejetée vendredi par le tribunal d'application des peines (TAP) de Melun.

"Ma mère ne s'exprime pas". La procureure a notamment reproché à cette femme de 68 ans, devenue un symbole des violences conjugales, "de ne pas avoir confirmé qu'elle avait finalement choisi de commettre ces faits", ont indiqué ses avocates, Me Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta. Il est également précisé que Jacqueline Sauvage, qui a tué de trois coups de fusil dans le dos son mari violent et incestueux, doit "poursuivre sa réflexion sur son passage à l'acte". Mais pour Carole Marot, interrogée sur Europe 1, sa mère "a compris la gravité du geste". "C’est quand même une femme intelligente. Mais quand elle se retrouve en face de gens qu’elle ne connait pas et qu’il faut encore dévoiler toute sa vie, vous savez… ce n’est pas facile. Il aurait fallu qu’elle fasse quoi ? Qu’elle s’effondre ? Qu’elle fasse du cinéma ?", s'émeut-elle. "C'est une femme assez réservée. Elle ne s’exprime pas, c’est comme ça et ce n’est pas en la laissant en prison que ça va changer", estime sa fille. 

Chez sa fille, "elle aurait été encadrée". Le TAP de Melun a par ailleurs motivé sa décision en indiquant que Jacqueline Sauvage "ne peut prétendre vivre à proximité des lieux des faits (le Loiret, ndlr), dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie, risquerait de la maintenir dans une position victimaire", ont précisé ses avocates. Une réflexion que réfute Carole Marot, chez qui sa mère devait emménager. "Pourquoi ne pas lui accorder de vivre chez sa fille qui vit à 10 km de là ? Ça aurait fait quoi ? Ma fille habite en face avec ses petites filles, elle aurait été encadrée !", plaide-t-elle. "Ils n’avaient qu’à lui dire directement qu’elle n’avait pas à vivre dans le Loiret. On est trois sœurs, il y en a une dans les Yvelines, une dans le Loiret et une dans les Landes", s'indigne Carole Marot. 

Un appel lancé au chef de l'Etat. Il y a six mois, François Hollande avait accordé une grâce présidentielle partielle à Jacqueline Sauvage, répondant ainsi à la vague d'émotion suscitée par cette dramatique affaire. Aujourd'hui, Carole Marot se tourne à nouveau vers lui. "Je ne souhaite qu’une chose, c’est que Monsieur le Président intervienne".