Le nombre de touristes étrangers voyageant en France sera "un peu au-dessus" des 80 millions cette année, malgré la forte baisse enregistrée depuis les attentats, a affirmé jeudi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.
Une chute de 8,1% de janvier à octobre. Après le record de 85 millions de touristes étrangers en 2015, la France atteindra-t-elle le seuil des 80 millions en 2016 ? "Je le pense, et même un peu au-dessus", a déclaré Jean-Marc Ayrault lors d'une conférence de presse à l'issue de la deuxième conférence annuelle du tourisme. L'objectif est pourtant loin d'être acquis : de janvier à octobre, la fréquentation des touristes étrangers a chuté de 8,1%, a précisé le cabinet du ministre.
Le plan du gouvernement pour attirer les touristes. Le Quai d'Orsay compte toutefois sur une inversion de la tendance, attestée par certains chiffres. Par exemple, "les réservations aériennes jusqu'à la fin de l'année n'affichent plus qu'un recul de 7,9% alors que cet indicateur était encore à -12% mi-octobre", selon l'entourage de Jean-Marc Ayrault. Pour enrayer ce déclin, lié aux attentats de Paris et de Nice, le gouvernement a annoncé début novembre 40 millions d'euros de dépenses, principalement pour assurer la sécurité des touristes en France et promouvoir la destination à l'étranger.
"C'est aux professionnels de s'adapter". En parallèle, certains hôteliers ont commencé à baisser leurs prix, une réponse "pas suffisante mais (qui) joue beaucoup", a estimé le ministre des Affaires étrangères. En août, Jean-Marc Ayrault avait cité en exemple les professionnels de la Côte d'Azur, qui avaient rapidement ajusté leurs tarifs après l'attentat de Nice le 14 juillet, et pointé par contraste des "prix trop élevés" dans la capitale. "C'est en train de bouger", a-t-il assuré jeudi, ajoutant que "c'est aux professionnels de s'adapter, nous les encourageons".
Pour preuve de leur bonne volonté, les trois grandes organisations patronales de l'hôtellerie (Umih, GNI, GNC) vont demander à leurs adhérents de faire un effort sur les frais d'annulation. Dans une déclaration commune signée jeudi, elles recommandent aux hôteliers de ne pas facturer de pénalités en cas d'annulation pour "raisons imprévues", si le client accepte de reporter son séjour dans l'année qui suit.