Simone Veil et son époux Antoine entrent dimanche au Panthéon. Emmanuel Macron, qui avait décidé en juillet 2017, en accord avec la famille, que le couple repose dans l’antre des Grands Hommes a prononcé à 11h30 un discours en l’honneur de la ministre qui a porté la loi sur l’interruption volontaire de grossesse en 1975.
"Cette décision fut celle de tous les Français". La décision de faire entrer Simone Veil au Panthéon "ne fut pas la mienne, ni celle de sa famille", estime Emmanuel Macron lors de son discours. "Cette décision fut celle de tous les Français", poursuit-il. "La France aime Simone Veil. Elle l'aime dans ses combats, dans ses combats, toujours justes, toujours nécessaires", poursuit le chef de l'Etat.
"Elle voulut l’Europe par réalisme, non par idéalisme". Emmanuel Macron met également à l’honneur Simone Veil, ancienne présidente du Parlement européen, qui s’est toujours battue pour défendre l’idéal européen. "Comme Jean Monnet, Simone Veil s’est battue pour la paix, donc pour l’Europe", souligne le président de la République. "Elle se fit combattante de la paix, combattante de l’Europe. Elle voulut l’Europe par réalisme, non par idéalisme", poursuit-il. Emmanuel Macron a également évoqué les "vents mauvais" qui secouent aujourd'hui l'Europe.
"Avec Simone Veil, entre ici ces générations de femmes qui ont fait la France". Le chef de l'Etat est également revenu sur le combat de l'ancienne ministre de la Santé pour l'interruption volontaire de grossesse en 1975. "Avec Simone Veil entrent ici ces générations de femmes qui ont fait la France, sans que la nation leur offre la liberté qui leur était due. Par elle, que justice leur soit à toutes rendue", souligne Emmanuel Macron.
"Elle portait le stigmate de son malheur". Le chef de l'Etat est également revenu sur la période de l'Occupation. "Simone Veil savait que chaque jour qui passe est un nouveau combat contre la barbarie", déclare Emmanuel Macron, alors que l'ancienne ministre de la Santé avait été déporté à Auschwitz. "Sur le bras gauche, elle portait le stigmate de son malheur", poursuit-il.
"Le Panthéon bruissera désormais du murmure de leurs conversations". "Il n’était pas pensable que Simone repose sans Antoine, cette compagnie lui aurait manqué", insiste le chef de l'Etat alors qu'Antoine Veil repose aux côtés de son épouse au Panthéon, estimant qu'il était impensable de "désunir ce que la vie avait si fortement soudé". "Il mit son talent, son amour, au service des batailles menées par Simone", développe Emmanuel Macron, qui de poursuivre : "Le Panthéon bruissera désormais du murmure de leurs conversations".
Au total, 1.000 personnes assistent à la cérémonie dont les anciens présidents de la République François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui avait côtoyé l’ancienne ministre de la Santé dans le gouvernement Balladur (1993-1995).