Plusieurs pays ont appelé vendredi la France au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à améliorer sa gestion des prisons, en proie à une surpopulation chronique, alors que la grogne des surveillants se poursuit.
300 recommandations. Cet appel fait partie des 300 recommandations faites par les autres pays à la France. Elles doivent être adoptées vendredi par le Conseil et font suite à l'examen, lundi, de la situation des droits de l'homme en France par le Conseil, une procédure à laquelle se soumettent les pays tous les quatre ans.
La France a également été appelée à s'assurer que son arsenal législatif et sécuritaire de lutte contre le terrorisme respecte les droits de l'homme, ou encore à faire en sorte que les migrants mineurs ne soient pas laissés dans les zones de transit.
Une pression internationale. La question de la surpopulation carcérale est parmi les questions les plus évoquées. Plusieurs pays dont l'Allemagne, les Pays-Bas, la Corée du Sud et la Géorgie mais aussi d'autres pays régulièrement critiqués par les ONG pour la situation dans leurs prisons, comme l'Iran et le Venezuela, ont demandé à la France de redoubler d'efforts pour améliorer les conditions de détention et mettre en oeuvre les recommandations du Contrôleur général des lieux de privation de liberté.
Un "ras-le-bol" des gardiens de prison. Ce n'est pas la première fois que la surpopulation carcérale en France fait l'objet de critiques à l'ONU, mais elle intervient cette fois en plein "ras-le-bol" des gardiens de prisons. Face à la colère des personnels, le président Emmanuel Macron a annoncé lundi un "plan pénitentiaire global" d'ici fin février.
De nouvelles places. Lundi, au Conseil, le chef de la délégation française a fait valoir qu'un programme de construction de 15.000 places et de rénovation du parc pénitentiaire existant avait été annoncé. "Oui, c'est vrai, beaucoup reste à faire, les prisons souffrent en particulier d'une surpopulation chronique avec un taux d'occupation qui atteint 140% dans les maisons d'arrêt. C'est pourquoi le gouvernement a lancé un vaste chantier de réformes : il s'agit en particulier de redonner du sens et de l'efficacité aux peines", en favorisant "les alternatives à la détention", a-il déclaré.