Jeudi devrait définitivement être adoptée la loi santé à l'Assemblée Nationale. Dans l'un de ses articles est inscrit noir sur blanc le principe d'apposer sur tous les aliments - biscuits, pâtes ou pizzas - un logo, afin de faciliter le choix des consommateurs. Un logo simple et compréhensible par tous pour distinguer ainsi quel est le produit le plus sain, le moins calorique, le moins gras ou encore le moins sucré. En coulisses, la guerre fait rage entre le logo soutenu par les autorités sanitaires et voulu par les distributeurs.
Le système à cinq couleurs… Le premier a les faveurs du ministère de la Santé. Il comporte une gamme de cinq couleurs. Du vert pour l'aliment le plus sain à l'orange sanguine pour les produits les plus gras, les plus salés ou les plus sucrés.
La couleur rouge, elle, a été abandonnée après le refus catégorique des industriels. Au rayon "yaourts aux fruits" ou "pizzas", le consommateur pourrait alors d'un seul coup d'œil identifier le produit le plus équilibré et donc le choisir. D'autant que le système est ultra-efficace, selon plusieurs études scientifiques. Cependant, un tel logo est très mal perçu par les industriels, car la pastille orange stigmatiserait certains produits.
… face aux triangles à quatre fréquences. En un temps record, les distributeurs ont donc concocté un logo à leur sauce, c'est-à-dire beaucoup plus consensuel : quatre triangles qui ne pénalisent aucun aliment. Ils indiquent simplement à quelle fréquence il faut les manger : très souvent, souvent, modérément ou occasionnellement.
Fini donc la possibilité de choisir le produit le plus sain parmi plusieurs de la même catégorie.
Un test pour départager. Pour départager les protagonistes, sans froisser ses convictions ni les industriels, le ministère de la Santé s'est engagé à réaliser un test grandeur nature dans plusieurs magasins en France. Avec l'espoir qu'à l'arrivée, l'assiette des consommateurs cobayes sera plus équilibrée avec les pastilles à cinq couleurs qu'avec le triangle à quatre fréquences.