Le prolongement de ligne 11, attendu depuis de nombreuses années en Seine-Saint-Denis et plus grand tronçon ouvert par la RATP depuis plus de 25 ans, en attendant le prolongement de la 14 fin juin, a été inauguré jeudi après huit ans de travaux.
"Je déclare ouvert le prolongement de la ligne 11 et dans quelques minutes, vous êtes autorisés à accueillir les voyageurs", a lancé au talkie-walkie à l'adresse des conducteurs le PDG de la RATP, Jean Castex, sourire aux lèvres.
85.000 nouveaux voyageurs
Actuellement la moins fréquentée du réseau avec 100.000 voyageurs par jour, cette ligne va accueillir 85.000 passagers en plus chaque jour grâce à son prolongement de 6 km à l'est de la capitale. Atypique car dotée d'un terminus à Châtelet, en plein centre de Paris, la ligne 11 ira jusqu'à Rosny-sous-Bois, en desservant plusieurs communes de Seine-Saint-Denis au passage (Les Lilas, Romainville, Noisy-le-Sec et Montreuil) via six nouvelles stations.
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"Cette ligne, c'est plus de liberté, d'égalité, plus d'utilité pour ce territoire", s'est enthousiasmée la présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse. Il est désormais possible de rejoindre Châtelet en 25 minutes depuis Rosny, au lieu de 55 minutes auparavant, selon la RATP.
"Ca va changer la vie"
"J'ai vécu il y a à peu près 25 ans dans ce secteur de la Seine-Saint-Denis et je me souviens des temps de parcours qu'il fallait pour atteindre le cœur de Paris, parfois plus d'une heure", s'est rappelé le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete.
"Ca va changer la vie de ces populations ici, de ce département de la Seine-Saint-Denis, qui le mérite largement", a-t-il ajouté. Le prolongement a coûté 1,3 milliard d'euros payés par la région, l'Etat, les collectivités locales et l'Europe, plus 380 millions pour remplacer les antiques rames MP59, vieilles d'une soixantaine d'années.
Castex renouvelé à la tête de la RATP ?
Jean Castex a aussi tenu à rassurer sur son avenir à la tête de la RATP. Son mandat de président s'achève le 22 juillet prochain, soit quatre jours avant l'ouverture des Jeux olympiques . Le 3 juin, Emmanuel Macron a proposé son nom pour un deuxième mandat, mais sa nomination doit être confirmée par les commissions compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat.
"Il semble en effet très peu probable que la nouvelle assemblée qui sera issue des urnes ait eu le temps de reconstituer l'ensemble de son organisation et de ses commissions pour pouvoir m'auditionner dans ce délai", a-t-il admis. "Je pense qu'il existe des procédures d'intérim faites pour ça, parce qu'il ne me semble guère envisageable ou concevable qu'une entreprise comme la RATP soit sans PDG pendant les Jeux olympiques et paralympiques", a-t-il conclu.