"Le bilan n'est pas satisfaisant." Alors que la loi Egalim fête son premier anniversaire, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, premier syndicat agricole, n'est pas convaincue de son efficacité. Cette législation était censée assurer aux agriculteurs des prix plus justes face à la toute puissante grande distribution. Pour l'instant, c'est un échec, constatent les agriculteurs.
"C'est difficile de changer 40 ans de mauvaises pratiques. Ça fait quatre décennies que le sport préféré des distributeurs c’est de tirer les prix vers le bas, acheter les produits le moins cher possible", affirme la cheffe de la FNSEA. Avec quelques représentants du secteur agricole, Christiane Lambert a rendez-vous mardi au ministère pour faire le point, et envisager d'éventuels nouveaux dispositifs. Dans leur viseur, il y a notamment la concurrence "déloyale" que mènent les distributeurs, et ce malgré les dispositions de la loi Egalim. "Ils ont trouvé le moyen de contourner certains dispositifs", assure-t-elle.
"Contournements"
Les agriculteurs pointent notamment du doigt les manquements à la loi qui encadre les promotions. "Les distributeurs n'ont par exemple pas le droit de proposer un produit offert pour un produit acheté. Alors ils trouvent un moyen subtil : pour un poulet acheté, une pintade offert ; un jus d'orange acheté, un jus de pomme offert...", dénonce Christaine Lambert. "Ils se moquent de nous." La profession réclame de fait un renforcement des contrôles de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF).
Le seul secteur qui bénéficie pour l'instant de la loi Egalim, explique la FNSEA, c'est celui des produits laitiers. "Le mieux est minime, mais il faut travailler avec les bons exemples pour encore les améliorer"