La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a reçu vendredi à Washington le prix de la "diplomate verte de l'année", décerné par le magazine américain Foreign Policy, récompensant son action écologique et climatique, "plus grand défi de notre siècle", selon ses termes.
L'environnement "plus grand défi de notre siècle". Anne Hidalgo, cinquième récipiendaire du prix "Green Diplomat of The Year", a également été saluée pour son leadership au sein du C40, un réseau de maires de 85 métropoles engagées pour le climat, dont elle a récemment été élue présidente. "J'ai conscience que le plus grand défi de notre siècle est le défi climatique, il conditionne tous les autres. La vie humaine et la planète en dépendent", a assuré la maire (PS) après avoir remercié le bimestriel spécialisé dans les affaires étrangères pour ce prix d'une "immense valeur".
"Il nous revient de relever ce défi pour les générations futures, pour nos enfants", a-t-elle insisté, rappelant que l'accord-climat ratifié en 2015 à Paris devait désormais être mis en oeuvre. "Il nous faut donc agir et agir maintenant". En cas d'échec, a prévenu l'édile, "nous serons sur une trajectoire de trois ou quatre degrés de hausse de température moyenne d'ici la fin du siècle, avec une multiplication des phénomènes climatiques extrêmes".
En ligne de mire : les émissions de gaz. Anne Hidalgo a érigé en priorité la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, en réduisant la circulation dans la capitale et en prévoyant de rendre aux piétons les voies sur berges de la rive droite, s'attirant de nombreuses critiques, notamment de l'opposition ou des associations d'automobilistes. "En 2030, 74% des gaz à effet de serre seront émis par les villes du monde", a rappelé la présidente élue du C40. "Il nous faut décarboner notre économie, supprimer les centrales à charbon, imposer la mobilité non-polluante, tripler les trains à grande vitesse".
Un tacle envers Donald Trump. Paris, dit-elle, participe à ce mouvement en "jetant des ponts, plutôt qu'en construisant des murs", une pique à peine voilée au président élu des États-Unis Donald Trump, climato-sceptique assumé. Les villes, assure-t-elle, sont en première ligne dans cette lutte "même si certains chefs d'État cultivent le scepticisme".
Anne Hidalgo succède, en tant que "diplomate verte de l'année" 2016, au chef de la diplomatie américaine John Kerry (2015) et à la directrice générale du FMI Christine Lagarde, récompensée en 2014.