La mairie de Paris promet la gratuité des transports pour les enfants dès septembre

Les enfants de 4 à 11 ans pourront utiliser gratuitement les transports parisiens à partir du 1er septembre. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP

Anne Hidalgo a promis mercredi que le Pass Navigo serait gratuit à partir de septembre pour les enfants de 4 à 11 ans et serait partiellement remboursé pour les collégiens et lycéens parisiens. 

Gratuité du Pass Navigo pour les enfants de 4 à 11 ans, remboursement partiel pour tout ou partie des élèves du secondaire... Anne Hidalgo, qui entame la dernière ligne droite de son mandat, promet pour septembre de nouvelles mesures pour faciliter l'accès aux transports.

Quatre mesures mises en place le 1er septembre. La maire socialiste de la capitale a décidé de suivre des recommandations d'un rapport dévoilé par Libération : Pass Navigo gratuit pour les Parisiens handicapés de moins de 20 ans (2,6 millions d'euros), remboursement de 50% de l'abonnement des collégiens et lycéens parisiens (7,1 millions d'euros), prise en charge de l'abonnement Vélib pour les 14-18 ans disposant d'un abonnement Imagin'R ou Navigo (0,2 millions d'euros) ou gratuité du Pass pour les Parisiens de 4 à 11 ans (5 millions d'euros) seront les quatre premières mesures qui seront mises en place au 1er septembre.

"La gratuité totale n'est pas une solution efficace". Au total, 23 mesures sont préconisées dans un rapport intitulé "Pour un Big Bang de la tarification des transports dans le Grand Paris" remis à la maire de Paris mercredi soir. Celle-ci avait chargé dès mars 2018 son actuel premier adjoint Emmanuel Grégoire et ses adjoints aux Transports Christophe Najdovski et à l'Urbanisme Jean-Louis Missika de piloter le rapport. "Si l'objectif est de réduire la place de la voiture individuelle", les différents schémas montrent pour autant que "la gratuité totale n'est pas une solution efficace", souligne le document d'une centaine de pages.

Un coût de 5 millions d'euros en 2019. Au total, ces quatre premières mesures, se chiffrent à 5 millions d'euros en 2019, et à 15 millions en année pleine, estime l'entourage de la maire. Pour les financer, l'Hôtel de Ville envisage des redéploiements de ses budgets, puis en 2020, une affectation d'une partie des recettes du nouveau marché de mobilier urbain d'information (soit des panneaux publicitaires).

Des mesures "en phase avec les deux grands enjeux de notre temps". La maire de Paris estime que "ce rapport trace un chemin raisonnable et responsable pour que les transports publics soient accessibles à tous", convaincue que ces mesures vont "soutenir la transition écologique tout en renforçant le pouvoir d'achat des familles parisiennes", dit son entourage. Selon Anne Hidalgo, ces mesures sont "en phase avec les deux grands enjeux de notre temps : la transition écologique et la réduction des inégalités".

" Chacun savait, avant cette étude, que la gratuité totale des transports en commun était une chimère "

"La gratuité totale", "une chimère" raille l'opposition. Le porte-parole du groupe PPCI (macronistes de droite), Jérôme Dubus, élu au conseil de Paris a critiqué ces annonces estimant que "chacun savait, avant cette étude, que la gratuité totale des transports en commun était une chimère compte tenu de son coût exorbitant".

Dans un message posté sur Twitter, le groupe Les Républicains a ironisé sur la maire qui "avait fait de la gratuité un levier pour réduire la pollution en incitant à abandonner la voiture mais les mesures qu'elle annonce aujourd'hui concernent principalement ceux qui n'ont pas de permis".

Hidalgo espère un engagement de l'Etat et de la région. Pour mettre en oeuvre les autres points du rapport, la mairie de Paris devra s'accorder avec la région Île-de-France, la Métropole du Grand Paris, voire l'exécutif (notamment pour une modification de la Loi sur les mobilités), qui ont la main sur les transports. "J'interviens sur mon domaine de compétence, en tant que maire de Paris. Mais je propose à l'Etat et à la région de s'engager à nos côtés, en modulant le remboursement du pass Navigo des salariés en fonction de leurs revenus", a-t-elle expliqué à Libération.

La maire de Paris, qui a fait de la réduction de la place de l'automobile dans la capitale et la baisse de la pollution son cheval de bataille, a annoncé en novembre son souhait de piétonniser à terme le centre historique de la capitale, sans en préciser le calendrier.