C'est la première promotion diplômée depuis les attentats de novembre 2015. Jeudi, 290 jeunes gardiens de la paix sont sortis de l'école de police de Oissel, près de Rouen. Et pour eux, pas question de se laisser impressionner par la menace terroriste. Au contraire, le contexte particulier aiguise leur détermination. Europe 1 les a rencontrés à quelques jours de leur arrivée sur le terrain, dans leur tout nouvel uniforme.
Motivation sans faille. Ainsi, Timothy, 25 ans a choisi le commissariat du 11e arrondissement de Paris comme première affectation. Précisément celui où travaillait Ahmed Merabet, tué par les frères Kouachi en janvier 2015. "J'ai effectué un stage d'une semaine là-bas", explique celui qui est sorti major de sa promotion. "Ils étaient tellement accueillants. En une semaine, j'ai eu l'impression d'être chez moi." Bien sûr, les attentats les ont tous bouleversés. "On se dit que ça n'arrive pas qu'aux autres. On ne sait pas quand ça peut venir, ni d'où. On pense un petit peu à tout ça, on pense à soi, on pense à ses proches, on pense à sa famille", confie Abdelkader. Mais si le jeune homme de 24 ans a eu "des moments de réflexion", "cela n'a pas entaché [sa] motivation".
"J'ai envie d'apporter ma contribution". Marie-Philippine, elle aussi, "part sereine". "Cela change un peu la donne, mais au contraire, cela donne plus de motivation", explique celle qui est titulaire d'un Bac+5. Thibaud, qui s'apprête à rejoindre le commissariat de Pantin, en banlieue parisienne, est aussi très motivé. Ancien adjoint de sécurité, il rêve désormais de faire de l'anti-terrorisme. "C'est peut-être la continuité d'un rêve de gamin. Et puis j'ai envie d'apporter ma contribution à ça, j'ai envie de participer à cette lutte, peut-être plus efficacement, dans un service directement impacté."
Engouement pour les forces de l'ordre. Tous ces nouveaux policiers seront sur le terrain, où on les attend de pied ferme, dans une dizaine de jours. Et les jeunes diplômés ne sont visiblement pas les seuls à voir leur détermination renforcée par les récents événements. Malgré la menace terroriste, l'engouement pour les forces de l'ordre ne faiblit pas : 36.000 candidats se sont présentés lors du dernier recrutement de la police. Parmi eux, 4.500 entreront à l'école dès la rentrée de septembre.