Dans son livre intitulé Nostalgériades, contraction des mots "nostalgie, Algérie et jérémiades", l’enseignante et essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat prône une "mixité qui tire vers haut" dans les écoles. Professeure d’histoire-géographie à Marseille avant de s’installer à Toulouse, elle salue la politique du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer en termes de mixité sociale et de laïcité à l’école. Fatiha Agag-Boudjahlat était l’invitée de Charles Villeneuve, dimanche, dans un grand entretien sur Europe 1.
"La mixité pourrait être profitable à tous, surtout dans une école", assure Fatiha Agag-Boudjahlat. L’enseignante et essayiste, se réclamant de la "gauche chevènementiste" assure pourtant qu’il ne faudrait pas "50% de pauvres ou de gens de couleur et 50% de Blancs. Mais 25%-75%". Dans quelle optique ? "Tirer vers le haut et créer de l'émulation", selon elle. Fatiha Agag-Boudjahlat se dit favorable à l'idée de fermer certaines écoles "qui sont des poubelles", quitte à ce que certains enfants rallongent leur temps de trajet pour se rendre en classe.
"Le ministre Blanquer est lucide et courageux"
Et, d’après l’enseignante, si cela n’est toujours le cas aujourd’hui, c’est à cause des hauts fonctionnaires en poste depuis de nombreuses années au sein du ministère de l’Education nationale. "Le ministre Blanquer est impeccable et solide sur toutes les questions de laïcité et de mixité. Il est lucide et courageux. Il a tout son ministère contre lui", avance Fatiha Agag-Boudjahlat. Elle pointe du doigts notamment François Fillon, ministre de l’Education de 2004 à 2005, "qui a introduit les compétences qui permettent de tricher sur le niveau des élèves". Mais aussi la politique de Najat Vallaud-Belkacem, qui a occupé ce poste de 2014 à 2017.
Cette professeure d’histoire-géographie part notamment en croisade contre ses collègues "gauchistes" qui, d’après elle, "sont dans le misérabilisme avec les élèves". "Je vois des profs sur les réseaux sociaux se vanter de mettre des textes en slam, se moquer de Molière, mais eux, ils apporteront le capital culturel à leurs enfants !", s’énerve-t-elle. Elle accuse notamment ses collègues d’être "complices de ces hauts fonctionnaires" dans le but "d’éliminer la concurrence pour leurs enfants". "Alors ceux des quartiers vont faire du slam et leurs enfants, ils feront du théâtre, ils auront le capital culturel et ils réussiront les concours", conclut-elle.