"Les scientifiques de la NASA viennent de faire un constat incroyable : nous avons gagné deux millions de km2 de forêt supplémentaire sur les vingt dernières années". Ce mercredi Fanny Agostini, s’intéresse aux forêts qui "poussent comme des champignons" dans sa chronique Rendez-vous à la ferme, sur Europe 1.
Les arbres "limitent la pollution et absorbent le dioxyde de carbone"
Incroyable mais vrai : la planète est donc plus verte qu'il y a 20 ans et, ce, malgré la déforestation. "Pourtant, les zones boisées se réduisent de jours en jours, et 13 millions d’hectares - soit un quart de la France - disparaissent tous les ans, ce qui représente l’équivalent d’un terrain de foot toutes les secondes", a rappelé Fanny Agostini au micro d'Europe 1. Malgré cela, les forêts recouvrent plus de 4 milliards d'hectares sur la planète.
Mais alors, où sont ces nouvelles forêts ? "Elles poussent comme des champignons et ça se passe partout comme en Chine. L'armée chinoise a méticuleusement aligné en rang d'oignons des millions d'arbres pour créer une ceinture végétale pour stopper notamment l'avancée du désert de Gobi", a détaillé la chroniqueuse. Des arbres de la même espèce, des pins, ont ainsi été plantés afin de "limiter la pollution et d'absorber le dioxyde de carbone". "Les arbres sont en effet essentiels pour capter le CO2 atmosphérique et le stocker. Ils préviennent aussi l’érosion des sols, et leurs feuilles se transforment en matière organique qui nourrit la terre", a également ajouté Fanny Agostini.
"La monoculture vient freiner l'épanouissement d'une biodiversité riche"
Planter des arbres n'est toutefois pas suffisant. "En Chine, comme ailleurs, la plantation du même type d'arbres et, en général, des arbres à croissance rapide, reste de la monoculture, ce qui vient freiner l'épanouissement d'une biodiversité riche. Car une forêt composée uniquement des mêmes arbres ne permet pas d'abriter un nombre varié d'espèces vivantes. Pour couronner le tout, des forêts d’arbres ayant tous le même âge plantés en ligne sont beaucoup moins efficaces dans le stockage du carbone", a précisé notre chroniqueuse. Le Portugal a, lui, commencé à importer des eucalyptus en provenance d'Australie au début des années 50. Le reboisement a été tel que les forêts d'eucalyptus représentent aujourd'hui le quart des forêts portugaises. Sauf que ces arbres sont "particulièrement exigeant en eau et qu'ils participent à l'assèchement des nappes phréatiques", a rappelé Fanny Agostini.
En conclusion, Agostini appelle à la prudence : "Oui à un reboisement massif de la planète, mais pas à l'aveugle au risque de ne pas récolter le fruit de tous nos efforts".