Vols, cambriolages, coups et blessures : le préfet de police des Bouches-du-Rhône s'est félicité mardi d'une baisse importante et continue de la délinquance depuis 2012 à Marseille, un bilan assombri par une succession de règlements de compte meurtriers.
Une baisse de plus de 60% des vols avec violence. De 2012 à 2016, les atteintes aux biens ont reculé de 18,6%, selon les statistiques de la préfecture de police. Le nombre de vols avec violence s'est effondré (-60,5%), dans une ville qui était très marquée par les arrachages de sacs et de colliers. Les "atteintes volontaires à l'intégrité physique" sont en recul de 26,5%, mais certaines catégories augmentent, notamment les coups et blessures volontaires (+8,5%) et les violences sexuelles (+41,2%), un phénomène notamment dû au fait que de plus en plus de victimes portent plainte pour des faits commis au sein de leur famille, selon les autorités.
Un nombre record de règlements de compte. Catégorie particulièrement scrutée à Marseille et dans le département, où la lutte contre le trafic de drogue est érigée en priorité absolue de la police, les règlements de compte ont connu une année 2016 record, faisant 29 morts dans les Bouches-du-Rhône, contre 17 à 23 les années précédentes. En revanche, les homicides dans leur ensemble reculent, avec 48 morts en 2016 contre 59 en 2012. La police judiciaire (PJ) a connu une forte hausse de son activité et se félicite d'avoir pu empêcher douze règlements de compte en arrêtant des équipes de tueurs avant qu'ils ne passent à l'acte.
En ce qui concerne le trafic de drogue, "la résine de cannabis reste le produit le plus important", mais la cocaïne, plus rémunératrice, continue de se développer rapidement, avec l'apparition de cocaïne de synthèse, ainsi que l'herbe, a souligné le directeur de la PJ de Marseille, Éric Arella. "Ces résultats très positifs témoignent de l'engagement des forces de police et de gendarmerie", a ajouté le préfet de police Laurent Nuñez, évoquant le démantèlement de 58 réseaux de trafic de drogue en 2016.
Depuis le début de quinquennat de François Hollande, il attribue également le recul de la délinquance à Marseille à "la mise en oeuvre d'une approche globale", une stratégie mise en place lors de la création des zones de sécurité prioritaire (ZSP), mêlant enquêtes au long cours dans les quartiers sensibles, "occupation" quotidienne du terrain, avec des CRS notamment, et coordination des forces de l'ordre avec l'ensemble des acteurs de terrain.