La pollution de l'air dans les stations de métro à Paris est "préoccupante", et bien plus élevée que les chiffres fournis par la RATP, selon l'association Respire qui lutte pour la qualité de l'air. Celle-ci a fait réaliser des mesures par un laboratoire du CNRS, il y a quelques semaines, dans dix stations entre 9 heures et 19 heures. Résultat : la pollution mesurée est jusqu'à dix fois plus élevée que dans la rue, selon cette nouvelle étude.
C'est dans les stations de RER que la pollution est la plus élevée, probablement parce que les trains sont plus gros et émettent plus de particules au freinage. Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS, s'est posté sur les quais avec son appareil portatif. Il a relevé des concentrations de particules fines et ultrafines très variables en fonction de la profondeur de la station, de l'aération, de l'heure, avec des niveaux parfois très élevés. "Gare de Lyon, quand le RER arrive, on entend vraiment le freinage très fort et l'on voit une augmentation de la pollution d'un facteur dix en quelques secondes", explique-t-il à Europe 1.
"La situation dans les stations de RER est particulièrement inquiétante : 500 microgrammes de particules fines par mètre cube, c'est ce que l'on trouve à Pékin ou New Delhi", abonde Olivier Blond, le président de l'association Respire.
Affiner la mesure de la pollution dans le métro
La RATP a des capteurs de pollution de l'air actifs dans deux stations de métro actuellement. Mais pour Olivier Blond, ces installations sont loin d'être suffisantes : "La RATP ne se donne même pas les moyens de mesurer sérieusement la pollution de l'air, alors que ça n'est pas très compliqué. Si une petite association comme Respire arrive à le faire, elle peut le faire", s'agace-t-il.
Parmi les solutions : un changement du système de freinage des trains et des aspirateurs à particules installés au plus près des voies permettraient de faire baisser la pollution au sein du réseau.