Les ministres d'une soixantaine de pays se retrouvent lundi à Paris, au deuxième jour d'une réunion destinée à accélérer les négociations afin d'obtenir dans quelques semaines un accord mondial pour limiter le réchauffement climatique. Après la session plénière de dimanche, les ministres se réuniront en groupes de travail par thème : équité, ambition, finances post-2020 et actions pré-2020. Le ministre français des Affaires étrangères et futur président de la conférence sur le climat COP 21, Laurent Fabius, présentera les conclusions des travaux mardi.
"C'est la vie même sur notre planète qui est en cause". Il a annoncé dimanche que le président russe Vladimir Poutine se rendrait le 30 novembre à Paris au sommet d'ouverture de la COP21, qui doit réunir une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont les présidents américain et chinois. "C'est la vie même sur notre planète qui est en cause, l'urgence est absolue", a déclaré le chef de la diplomatie française. Pour éviter un échec, comme à la conférence de Copenhague en 2009, il a été décidé de faire venir les dirigeants dès le premier jour de la conférence qui se terminera le 11 décembre.
Avant ce grand rendez-vous de la fin de l'année, la "pré-COP", réunie jusqu'à mardi, devra "trouver le chemin du compromis sur le plus grand nombre possible de sujets", a souligné Laurent Fabius, en ouvrant la réunion dimanche après-midi.
"Donner un élan politique". "C'est notre responsabilité de ministres et de chefs de délégation de donner un élan politique et de faciliter ce qui devra être l'accord final", a dit le chef de la diplomatie française. Les ministres de l'Environnement et de l'Energie réunis dans la capitale française représentent l'ensemble des groupes de pays participant aux négociations. Leurs divergences sont encore nombreuses. En octobre, pendant leur ultime session de discussions avant la COP, les négociateurs de l'ONU ont approuvé un texte de 55 pages qui comporte encore de nombreuses options parfois contradictoires.
Les ministres ont du pain sur la planche pour s'entendre sur l'aide financière des pays du Nord à ceux du Sud pour financer leurs politiques climatiques, les objectifs à long terme, la répartition de l'effort contre le réchauffement entre pays industrialisés, émergents et pauvres, la révision à la hausse des engagements pris par les Etats pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES)... L'accord espéré à la conférence de Paris doit permettre de contenir la hausse du thermomètre mondial sous la barre des +2°C par rapport au niveau pré-industriel. Au-delà de cette limite, les scientifiques prédisent des conséquences dramatiques sur les écosystèmes et les économies comme des inondations à répétition et des sécheresses.