Auto-école, GEORGES GOBET / AFP 1280 1:36
  • Copié
François Coulon, édité par Grégoire Duhourcau
Certains apprentis conducteurs, qui souhaitent passer leur permis de conduire, fuient la capitale pour la province, qui offre des délais plus rapides et de meilleures chances de réussite à l'examen.
REPORTAGE

Passer son permis de conduire à Paris s'avère souvent être un véritable parcours du combattant. Les six mois d'attente pour avoir une date et les 48% d'échecs à la première tentative poussent de plus en plus de candidats à tenter leur chance en région.

En dehors de Paris, les chances de réussir sont en effet plus fortes, les embouteillages moins nombreux et les délais plus rapides. Un site internet, intitulé "Passer son permis en province", propose même des formules tout compris, avec trajet et hébergement. A Saint-Ouen-des-Alleux en Bretagne, un village de 1.300 habitants, une auto-école profite de cette clientèle parisienne. Europe 1 s'y est rendue.

Marie s'est offert une formation intensive à la campagne avec huit heures de cours en trois jours et le passage express du permis. Cette candidate parisienne désabusée est prise en main par une monitrice bretonne, Noëlle Bourdois. "Ils ont beaucoup de détresse. J'ai reçu une élève qui passait pour la septième fois. Ça devient un gouffre pour les Parisiens. A Paris, ils ont une attente d'environ six mois. Moi, je peux faire passer des gens en 15 jours", assure-t-elle. Le tout pour un taux de succès élevé : "Le mois dernier, j'ai eu 70% de réussite, six élèves sur neuf qui ont eu leur permis."

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"En trois jours ici, j'ai appris autant qu'à Paris en six mois"

A Paris, Marie avait dépensé une fortune, près de 3.000 euros, pour louper son permis. A Saint-Ouen-des-Alleux, le tarif s'élève à 400 euros avant de passer l'examen. "J'ai fait 57 heures et je l'ai raté. J'avais la peur de rouler et d'être klaxonnée. Il y avait énormément de voitures, des bouchons de partout. Je pouvais même tout lâcher d'un coup à cause du trafic", explique la jeune femme.

D'après elle, "la province, c'est une bonne idée par rapport à la circulation. Il y a moins de bouchons, on n'est pas stressé, on a plus rapidement des dates que sur Paris". Résultat, "en trois jours ici, j'ai appris autant qu'à Paris en six mois".  Son "besoin quasi vital de permis" vaut donc largement le déplacement.