Le conseil régional du Grand Est a adopté une délibération contestée de "nouvelle répartition" des formations et des lycées, qui prévoit la fermeture de neuf établissements, malgré l'opposition des élus des territoires concernés. La délibération porte sur neuf projets prévoyant, dans cinq cas, un regroupement de plusieurs lycées d'une même ville sur un seul site, ou, pour quatre communes plus petites, le transfert des formations vers un lycée d'une autre ville, avec fermeture de l'établissement d'origine.
La délibération présente comme "nécessaire" cette évolution, liée à la "diminution démographique" qui va s'observer dans les lycées "à partir de 2025", et à la "crise énergétique" qui augmente les factures et impose "d’optimiser l'occupation" du parc de bâtiments, "ancien et énergivore".
"Une ville qui bascule du mauvais côté"
Si le conseil régional, à majorité de droite et présidé par Franck Leroy (ex-Horizons), a adopté le texte jeudi, la délibération a été rejetée par l'ensemble des groupes d'opposition. "Les lycées ne doivent pas payer votre manque d'anticipation", a tancé Eliane Romani, du groupe EELV, sur Twitter. "Vous découvrez que certains de nos lycées sont des passoires énergétiques. Mais que ne les avez-vous isolés avant".
Intervention d' @ElianeRomani_ pour dénoncer les pseudo arguments écologiques utilisés par la majorité.
— Les Écologistes - Grand-Est (@GrandEstEcolo) March 23, 2023
Si les lycées sont des passoires énergétiques, c'est qu'il fallait les isoler avant !#SPMars23pic.twitter.com/DiIu6gZ1kB
"La fermeture d'un lycée, c'est une ville qui bascule du mauvais côté : ce sont des familles qui ne restent pas, des emplois en moins, et demain des fermetures de services publics", a estimé auprès de l'AFP Laurent Jacobelli (RN). "C'est une politique de la calculette qui n'a aucun sens".
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"Avec les mêmes critères, on pourrait fermer d'autres lycées, les choix qui ont été faits n'ont pas de sens", a déploré Christophe Choserot, du groupe centriste. "On a l'impression que Franck Leroy est enfermé par des décisions que son prédécesseur (Jean Rottner, démissionnaire en décembre) avait prises alors même qu'il savait qu'il allait partir".
Pour les territoires concernés, "la déception est énorme", soupire Marc Cecatto, maire de Landres (Meurthe-et-Moselle), qui devrait voir son lycée professionnel fermer en 2025. "C'est un outil primordial pour le rayonnement de notre bassin de vie. C'était un atout pour que des familles viennent s'installer dans le secteur. C'est le point de vue budgétaire qui l'a emporté, la région juge que la rénovation coûterait trop cher, mais le bâtiment lui appartient, on peut se demander pourquoi elle a laissé les choses se dégrader".