Les compteurs Linky vont-ils être retirés ? Un collectif d'opposants à ce "compteur intelligent", dont 200 en Gironde, a annoncé jeudi à Bordeaux avoir saisi en référé une vingtaine de tribunaux de grande instance dans toute la France pour demander à la justice de "surseoir à l'installation" de ces appareils, voire leur retrait pur et simple.
Des problèmes sur la "santé" et les "libertés individuelles". Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité en France, veut avoir installé 34 millions de ces compteurs communicants à la fin de 2021. Ces nouveaux compteurs, qui suscitent la défiance de nombreux abonnés, permettent de mesurer la consommation d'électricité et de la transmettre directement au fournisseur, pour permettre une facturation plus précise sans relevé du compteur chez l'abonné.
"La pose des compteurs Linky avance à marche forcée partout en France au mépris du droit à la santé, des libertés individuelles et de la vie privée", a dénoncé lors d'un point presse à Bordeaux Me Pierre Hurmic, l'un des avocats accompagnant cette action collective. Chef de file des élus écologistes au conseil municipal de Bordeaux, Me Hurmic participe à cette initiative aux côtés notamment de l'avocate et ancienne ministre de l'Environnement (1995-1997) Corinne Lepage, qui coordonne l'action au niveau national.
L'audience en référé "courant juin". À Bordeaux, l'audience en référé devrait se tenir "courant juin", a-t-il précisé. Dans le département de la Gironde où "un tiers des 280.000 abonnés sont déjà équipés", la mobilisation grossit, avec le soutien d'une dizaine de communes qui refusent le compteur Linky, selon l'avocat bordelais.
C'est en effet "au nom du principe de précaution" face aux risques sanitaires liés à l'exposition des utilisateurs aux champs électromagnétiques que la résistance s'organise, a expliqué Me Hurmic. Mais c'est aussi "au nom du respect de la vie privée, car ce n'est pas un simple compteur, c'est un ordinateur avec des capteurs pilotés de l'extérieur qui recueille des données personnelles qui valent de l'or, dans le business très lucratif du big data", a renchéri Me Arnaud Durand, l'un des défenseurs du collectif.