Un policier a eu une main arrachée et quinze autres membres des forces de l'ordre ont été blessés plus légèrement à La Réunion en intervenant contre les violences urbaines qui frappent l'île paralysée par les "gilets jaunes", a annoncé mercredi la préfecture.
Une main arrachée. Le policier, membre du GIPN (Groupe d'Intervention de la Police nationale), a eu la main arrachée lors de l'explosion accidentelle d'une grenade dans son véhicule alors qu'il était caillassé par de jeunes manifestants, a expliqué la préfecture, qui précise que parmi les autres blessés, on compte cinq gendarmes et dix policiers. Un précédent bilan communiqué à Europe 1 faisait état de 13 blessés parmi les forces de l'ordre.
Dans un communiqué commun, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et la ministre des Outre-mer Annick Girardin, ont exprimé mercredi "leur solidarité" à ce commandant de police, et affirmé "leur soutien à l'ensemble des services de sécurité mobilisés à La Réunion" alors que l'île "est confrontée depuis samedi à des violences urbaines inacceptables".
38 interpellations mardi soir. L'île a connu mardi soir une nouvelle nuit de violences, malgré le couvre-feu décrété par le préfet Amaury de Saint-Quentin de 21h à 6h, pour 14 des 24 communes. Selon les chiffres de la préfecture de La Réunion, il y a eu 38 interpellations mardi soir, et au total 108 depuis samedi.
Les forces de l'ordre sont intervenues sur plusieurs zones chaudes : au Chaudron (Saint-Denis), au Port et à la Possession et à Saint-Gilles où des tentatives de pillage de commerces avaient lieu. Les manifestants ont lancé des galets et des cocktails molotov contre les forces de l'ordre. "Le couvre-feu a permis aux forces de l'ordre de réaliser leurs interventions en toute sécurité", selon la préfecture.
Des blocages routiers aux violences urbaines. Fortement impactée depuis cinq jours par le mouvement des "gilets jaunes", l'île de La Réunion est confrontée à une flambée de violences comme elle n'en avait plus connu depuis près de trente ans et qui a largement débordé la question du pouvoir d'achat. "L'évolution du mouvement est intolérable : les blocages routiers durant la journée se transforment en violences urbaines la nuit", avait dénoncé mardi soir Annick Girardin, en évoquant des violences commises par "des jeunes gens qui n'ont rien à voir avec les gilets jaunes".
Une île paralysée. À 12 heures (heure locale, 9 heures à Paris) mercredi, il y avait 25 barrages dressés partout sur les routes réunionnaises, selon la direction régionale des routes (DRR), la plupart bloquants. Les stations services de l'île commencent à souffrir des blocages : la plupart sont à court de gaz, certaines ont commencé à rationner l'essence et le gasoil (pas plus de 20 euros par personne). Les crèches, écoles, collèges, lycées et universités sont restés fermés mercredi. Certaines administrations et les services publics sont paralysés, les collectivités sont fermées.